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1 septembre 2015 2 01 /09 /septembre /2015 07:28

Les réactions se font vives autour de la proposition de Jacques Sapir de construire un "Front de libération nationale" pour en finir avec le drame de l'Euro.. Nous voudrions en termes de questions/réponses succinctes ajouter notre pierre à cette démarche.

Question :Est-il possible aujourd'hui d'évoquer un projet politique sans aborder la question de l'Euro?

Réponse: Non.

Pourquoi?

-Parceque l'euro réduit à trop peu de choses l'éventail des choix politiques;

-Parceque l'Euro est la clé de voute d'un édifice complet qui, de fait, met fin à la démocratie.

Question: Est-il possible aujourd'hui de créer un front puissant contre l'Euro?

- Reponse: Difficilement.

Pourquoi?

- Un front n'émerge que face à un véritable ennemi clairement repérable, or l'euro, simple bouclier d'une réalité autrement complexe n'a pas le visage de l'ennemi clairement identifié;

- Un front n'émerge que dans l'évidence des faits, or l'Euro revêt le masque  de la sagesse et du progrès.

 

Question: Est-il possible de développer un raisonnement solide dans le cadre du paysage politico-médiatique acteul?

Réponse: Non.

Pourquoi?

-Parceque les rencontres et joutes politico-médiatiques mobilisent davantage les émotions que la raison;

-Parceque le système médiatique est mono-centré sur le seul européisme, et défend - souvent sans le savoir - les intérêts gigantesques qui sont dans l'ombre de la monnaie unique;

Parceque la fin de l'Euro ne peut être obtenue que par une démarche préalable d'effacement de sa gangue quasi religieuse.

                                                      Quelles solutions?

Réponse:

-Mettre fin au brouillard qui interdit l'action collective ;

-Shunter radicalement le dispositif médiatique qui conforte l'interdit de la raison;

- Profiter des prochaines élections régionales pour organiser des soirées/séminaires sérieux dans un maximum de territoires

Thèmes abordés:

- Pourquoi mettre fin à la monnaie unique?

- Les difficultés posées par la fin de l'Euro;

- Le système monétaire et financier à reconstruire;

- Les perspectives pour la France et pour le Monde;

Forme pédagogique:

- Partir des problèmes quotidiens des citoyens, des entreprises, de l'Etat, et les resituer dans le corps de règles qu'impose le fonctionnement de l'euro;

- Rendre ainsi bien identifiée et visible la nouvelle forme de la "main invisible";

(Exemples: Les salaires, l'emploi et le taux de change disparu; Les entreprises et la libre circulation du capital; la dette publique et l'indépendance de la banque centrale.)

- Aborder sans détours l'ensemble des difficultés liées à la disparition accidentelle ou décidée de l'Euro, et comparer ces difficultés avec le développement de celles liées à son maintien.

(Exemple: analyse comparative des effets de la dévaluation interne par rapport à la dévaluation externe)

- Montrer que la "réforme de l'Euro", sa démocratisation, est politiquement impossible, et que même sa transformation en monnaie commune est utopique;

- Construire des scénarii sur le monde de l'après Euro: quelles politiques économiques? quel ordre international? Le tout étant aussi de montrer que la fin de la forme présente de mondialisation n'est pas un repliement sur soi, mais aussi la condition nécessaire du respect des peuples et de la démocratie, la possibilité de se projeter dans l'avenir, etc.

Effets attendus de telles rencontres:

- Prise de conscience collective d'une rupture par rapport aux bavardages classiques;

- Obligation - sous pression médiatique - pour tous les partis politiques de se repositionner et de communiquer avec plus de sérieux;

- Désacralisation de l'objet Euro: il est enfin possible d'en parler avec sérieux et honneteté;

- Rendre possible l'émergence d'un authentique "front anti-euro": il n'est pas un sympathique outil d'échanges mais une menace devenue directe sur la république.

Les
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commentaires

B
En 2017, au Royaume-Uni, un référendum sera organisé à propos de la sortie ou du maintien dans l'Union Européenne.<br /> <br /> Aujourd'hui, coup de tonnerre ! Un sondage explosif à propos du Brexit ( = Britain Exit) :<br /> <br /> 43 % des personnes interrogées veulent sortir de l'Union Européenne.<br /> <br /> 40 % des personnes interrogées veulent rester dans l'Union Européenne.<br /> <br /> 17 % sont indécis.<br /> <br /> Dimanche 6 septembre 2015 :<br /> <br /> La Grande-Bretagne voterait pour sortir de l'UE.<br /> <br /> Pour la première fois, un sondage a indiqué dimanche que les Britanniques voteraient pour une sortie de l'Union européenne. Le référendum aura lieu d'ici fin 2017 au plus tard.<br /> <br /> Au total, alors que les députés doivent se pencher à nouveau sur le projet de loi sur le référendum lundi, 43 % des personnes interrogées par l'institut Survation pour le compte du Mail on Sunday estiment que la Grande-Bretagne devrait quitter l'UE. <br /> <br /> Elles sont 40 % à préférer rester dans l'UE et les 17 % restants sont indécis.<br /> <br /> Ce sondage, réalisé via l'internet sur un échantillon de 1004 personnes, marque une rupture avec les précédentes enquêtes d'opinion qui ont toujours conclu à un avantage du « oui » à l'Union européenne.<br /> <br /> http://www.romandie.com/news/La-GrandeBretagne-voterait-pour-sortir-de-lUE/627450.rom
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B
En août 2015, un record historique a été battu aux Etats-Unis :<br /> <br /> 94,031 millions de citoyens étatsuniens n'ont plus été comptabilisés dans la population active !<br /> <br /> Record historique battu !<br /> <br /> C'est facile d'obtenir des bons chiffres du chômage : il suffit de faire disparaître des statistiques officielles 94,031 millions de citoyens étatsuniens ! Ils ne travaillent pas, ils sont sans emploi, ... mais ils n'apparaissent plus dans les statistiques du chômage !<br /> <br /> C'est ça, le plus important !<br /> <br /> Regardez ce graphique ahurissant :<br /> <br /> "Not in labor force" = nombre de citoyens étatsuniens qui ne sont plus comptabilisés dans la population active :<br /> <br /> http://data.bls.gov/timeseries/LNS15000000
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A
"BA", vous devriez éviter de mettre ce type d'article ici ( et de continuer à poser vos "réflexions" sur tous les sites que vous pouvez) : la conclusion de fin d'article qui indique que les pays donnant la gestion publique à des entreprises privées s'en sortent mieux montre seulement que vous n'avez rien compris à l'analyse de ce blog. Un simple transfert d'activité du public vers le privée ne peut résoudre une crise de surproduction mais plutôt l'aggraver. Un transfert vers le privé est aussi une manière de restreindre la demande, les activités privées ne devenant rentables pour une activité publique qu'en sous payant leurs employés et en éliminant les investissements. Et ceci ne fonctionnant que sur une période très courte, le service se dégradant faute de ces investissements...<br /> <br /> Bon, sinon, M Werrebrouck, l'idée de résumer votre pensée n'est pas une mauvaise idée : d'après ce que j'ai pu glaner ici et là, les personnes qui ont un peu trop l'habitude de l'idéologie dominante (qui est simplificatrice car de "bon sens" (!)) telle que la colporte les échos ( ou les reste des journaux d'ailleurs), ont un peu plus de difficultés avec une pensée un peu plus touffue et rationnelle.
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B
Le XXIe siècle :<br /> <br /> Perte de contrôle, effondrement, krach, chaos, anarchie, dislocation.<br /> <br /> Lisez cet article :<br /> <br /> Le temps des Etats impuissants, de Pékin à Paris, via Riyad.<br /> <br /> La Chine ne parvient plus à fabriquer la croissance comme avant. Elle ne peut pas obliger ses consommateurs à consommer. Ce n'est pas un cas isolé : partout, les Etats peinent de plus en plus à piloter l'économie. <br /> <br /> Pékin a perdu la main. C'est une nouveauté majeure, aux conséquences elles aussi majeures. Une nouveauté majeure, parce que le gouvernement chinois avait piloté la trajectoire de l'économie du pays avec une incroyable réussite pendant plus de trois décennies. Des conséquences majeures, car la Chine est devenue l'an dernier la première puissance mondiale, à en croire les calculs du FMI évaluant les PIB non au taux de change du marché, mais à ceux égalisant le pouvoir d'achat des monnaies. La perte de contrôle n'est toutefois pas une spécificité chinoise. Elle est évidente dans beaucoup d'autres pays. Et la révolution numérique va encore l'accentuer. <br /> <br /> Commençons donc par les étranges événements qui se sont déroulés à Pékin cet été. Ordres et contre-ordres, fausses pistes et louvoiements... Jamais la Chine moderne n'avait donné spectacle aussi déroutant, alors même que le pouvoir n'a jamais été aussi fort depuis Deng Xiaoping dans les années 1980. Il ne s'agit pas ici de la Bourse de Shanghai - les actions y ont perdu 40 % de leur valeur depuis juin et valent cependant 40 % de plus qu'il y a un an. Mais de la politique menée par le gouvernement pour lutter contre le ralentissement économique, qui se reflète en Bourse. Après avoir relevé les taux d'intérêt et les taux de réserves obligatoires imposées aux banques pour lutter contre la spéculation, Pékin a abaissé les uns et les autres pour soutenir l'activité. Les autorités chinoises ont aussi annoncé un nouveau mécanisme de fixation du taux de change, poursuivant ainsi la longue marche vers la convertibilité du yuan. La petite dépréciation qui s'en est suivie a été interprétée par les investisseurs comme la volonté de dévaluer la monnaie, après une appréciation pratiquement ininterrompue depuis une décennie. Pékin a dû alors soutenir le cours de sa devise. Pour rassurer les investisseurs, le gouvernement avait enfin ordonné aux institutions publiques d'acheter massivement des actions, avant d'annuler cette instruction. <br /> <br /> Ce qui pourrait presque passer pour un vent de panique n'a au fond rien d'étonnant. Car la Chine a un défi colossal à relever. En 1979, le gouvernement avait fixé le cap. La croissance serait tirée par l'exportation, soutenue par des salaires de misère. Il fallait donc des usines pour produire, des routes et des ports pour transporter, un gouvernement pour piloter le tout. Le pays a appliqué avec un succès éclatant le modèle suivi auparavant par le Japon et les dragons d'Asie. Ces « Trente Glorieuses » chinoises se sont achevées quelque part au milieu de la première décennie du nouveau millénaire. Il fallait alors passer à la deuxième étape du développement, celle où la consommation du pays prend le relais, stimulée par des augmentations de salaire. Mais ce passage a été bloqué pour deux raisons. D'abord, la crise violente des pays développés a pesé sur les exportations et donc la production chinoise. Ensuite, le consommateur chinois hésite à dépenser davantage alors que la protection sociale reste balbutiante. Il économise pour ses vieux parents restés à la campagne, pour sa retraite, pour sa santé, pour l'école de son enfant. Si le gouvernement peut forcer à investir, il ne peut pas contraindre à consommer. Et encore moins dicter aux entreprises ce qui plaira au consommateur. <br /> <br /> Pékin a donc décidé d'accélérer l'investissement pour préserver la croissance et limiter ainsi la contestation sociale et politique. Les banques ont prêté les yeux fermés aux collectivités locales et aux entreprises, qui se sont surendettées pour acquérir des équipements inutiles. Cette deuxième étape du développement chinois touche à sa fin, avec une montagne de dettes à écraser (heureusement que le pays a des réserves financières) et un immense parc de machines à détruire. Désormais, pas de croissance forte sans consommateur ! Sauf qu'il faut du temps, beaucoup de temps pour bâtir une protection sociale digne de ce nom et des canaux financiers solides attirant l'épargne… <br /> <br /> Il serait bien sûr facile d'ironiser sur la contradiction fondamentale d'une Chine prise entre autoritarisme politique voulu et libéralisme économique nécessaire. Mais les autres Etats ne sont guère plus puissants. Les économistes tremblent en songeant à la prochaine crise des pays développés, avec des Etats déjà surendettés et des taux d'intérêt déjà très bas. La Russie et le Brésil s'enfoncent dans une récession classique que personne ne peut enrayer, sur fond de matières premières en chute. L'Arabie saoudite, qui a longtemps cru qu'elle pourrait contrôler le marché du pétrole, découvre douloureusement qu'il n'en est rien. Malgré l'une des croissances les plus faibles des pays développés depuis un quart de siècle, la France reste incapable de changer en profondeur, avec des dirigeants qui s'obstinent à prendre des pas de souris pour des enjambées de géant. Seuls les Etats anglo-saxons et nordiques semblent mieux s'en sortir. Mais ils le font en confiant des pans entiers de la puissance publique (santé, éducation, emploi, etc.) à d'autres intervenants privés ou locaux. Partout dans le monde, la révolution numérique va encore plus miner la puissance publique, comme elle mine la puissance de tous les grands acteurs économiques. L'impôt en est un bon exemple. Avec des échanges de plus en plus numérisés, de plus en plus directs entre producteur et consommateur, les pouvoirs publics vont avoir de plus en plus de mal à prélever leur dîme. La taxe de séjour bientôt collectée à Paris par la plate-forme numérique de location de logements Airbnb ne suffira sans doute pas à financer les Etats du XXIe siècle. <br /> <br /> http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/021292532861-le-temps-des-etats-impuissants-de-pekin-a-paris-via-riyad-1149542.php
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