Les réactions se font vives autour de la proposition de Jacques Sapir de construire un "Front de libération nationale" pour en finir avec le drame de l'Euro.. Nous voudrions en termes de questions/réponses succinctes ajouter notre pierre à cette démarche.
Question :Est-il possible aujourd'hui d'évoquer un projet politique sans aborder la question de l'Euro?
Réponse: Non.
Pourquoi?
-Parceque l'euro réduit à trop peu de choses l'éventail des choix politiques;
-Parceque l'Euro est la clé de voute d'un édifice complet qui, de fait, met fin à la démocratie.
Question: Est-il possible aujourd'hui de créer un front puissant contre l'Euro?
- Reponse: Difficilement.
Pourquoi?
- Un front n'émerge que face à un véritable ennemi clairement repérable, or l'euro, simple bouclier d'une réalité autrement complexe n'a pas le visage de l'ennemi clairement identifié;
- Un front n'émerge que dans l'évidence des faits, or l'Euro revêt le masque de la sagesse et du progrès.
Question: Est-il possible de développer un raisonnement solide dans le cadre du paysage politico-médiatique acteul?
Réponse: Non.
Pourquoi?
-Parceque les rencontres et joutes politico-médiatiques mobilisent davantage les émotions que la raison;
-Parceque le système médiatique est mono-centré sur le seul européisme, et défend - souvent sans le savoir - les intérêts gigantesques qui sont dans l'ombre de la monnaie unique;
Parceque la fin de l'Euro ne peut être obtenue que par une démarche préalable d'effacement de sa gangue quasi religieuse.
Quelles solutions?
Réponse:
-Mettre fin au brouillard qui interdit l'action collective ;
-Shunter radicalement le dispositif médiatique qui conforte l'interdit de la raison;
- Profiter des prochaines élections régionales pour organiser des soirées/séminaires sérieux dans un maximum de territoires
Thèmes abordés:
- Pourquoi mettre fin à la monnaie unique?
- Les difficultés posées par la fin de l'Euro;
- Le système monétaire et financier à reconstruire;
- Les perspectives pour la France et pour le Monde;
Forme pédagogique:
- Partir des problèmes quotidiens des citoyens, des entreprises, de l'Etat, et les resituer dans le corps de règles qu'impose le fonctionnement de l'euro;
- Rendre ainsi bien identifiée et visible la nouvelle forme de la "main invisible";
(Exemples: Les salaires, l'emploi et le taux de change disparu; Les entreprises et la libre circulation du capital; la dette publique et l'indépendance de la banque centrale.)
- Aborder sans détours l'ensemble des difficultés liées à la disparition accidentelle ou décidée de l'Euro, et comparer ces difficultés avec le développement de celles liées à son maintien.
(Exemple: analyse comparative des effets de la dévaluation interne par rapport à la dévaluation externe)
- Montrer que la "réforme de l'Euro", sa démocratisation, est politiquement impossible, et que même sa transformation en monnaie commune est utopique;
- Construire des scénarii sur le monde de l'après Euro: quelles politiques économiques? quel ordre international? Le tout étant aussi de montrer que la fin de la forme présente de mondialisation n'est pas un repliement sur soi, mais aussi la condition nécessaire du respect des peuples et de la démocratie, la possibilité de se projeter dans l'avenir, etc.
Effets attendus de telles rencontres:
- Prise de conscience collective d'une rupture par rapport aux bavardages classiques;
- Obligation - sous pression médiatique - pour tous les partis politiques de se repositionner et de communiquer avec plus de sérieux;
- Désacralisation de l'objet Euro: il est enfin possible d'en parler avec sérieux et honneteté;
- Rendre possible l'émergence d'un authentique "front anti-euro": il n'est pas un sympathique outil d'échanges mais une menace devenue directe sur la république.