Emmanuel Macron reste notre Président.
Les forces qui le soutenaient ont encore une fois gagné.
Mais hélas, une fois de plus, la France a perdu.
Une Constitution inique, couplée à un système électoral encore plus injuste a interdit au Peuple de s’exprimer.
Explication.
La France aujourd’hui est scindée en trois groupes
- Au centre, la bourgeoisie des grandes villes qui représente environ 35 % des voix, qui contrôle les médias, qui a monopolisé le pouvoir politique et qui occupe toutes les places du pouvoir intellectuel depuis des lustres.
- Aux deux extrémités, d’un côté, les banlieues (20% des votes), qui votent pour Mélenchon (par crainte de Zemmour?), et de l’autre la « France de la périphérie » (30% cf. les analyses de Christophe Guilluy), qui votent RN.
Il y a donc à peu près cinquante pour cent de français qui s’opposent, et depuis longtemps, au gouvernement par la bourgeoisie des villes. Et pourtant, les représentants de cette bourgeoisie sont élus à chaque fois et continuent à dominer la vie politique Française.
Pourquoi ?
- La première explication se trouve dans ce qu’il est convenu d’appeler le « piège de Mitterrand » qui fonctionne grâce à la diabolisation de la droite soi-disant « fasciste », diabolisation puissamment relayée par tous les media contrôlés d’une main de fer par les supporters de la bourgeoisie technocratique qui les contrôlent. En excluant environ 30 % des votes en France, et en fusionnant les deux partis de gouvernement en un seul parti sous l’égide de monsieur Macron, voilà qui a permis au parti de l’étranger de garder le pouvoir la dernière fois, avec un peu moins d’un tiers des votes. Le succès de monsieur Macron ne s’explique au fond que par la coalition entre Juppé et Fabius pour se débarrasser du Peuple, qui les gêne beaucoup.
- La deuxième raison qui explique le maintien au pouvoir de cette minorité est simplement l’insigne médiocrité de l’ancienne droite de gouvernement qui a accepté il y a bien longtemps l‘excommunication Mitterrandienne de la droite populaire et qui partage quasiment l’ensemble du programme de la droite technocratique . De ce fait, cette droite, qui a trahi la France, est en train de disparaître. Elle ne peut plus être élue, et elle le sait, mais elle peut encore empêcher la droite populaire de gagner, et se glorifie de cette capacité, ce qui est curieux. C’est sans doute ce qu’elle a encore fait cette fois-ci.
- La troisième cause est la trahison du peuple par la Gauche, qui a embrassé les valeurs internationalistes du centre technocratique plutôt que de maintenir ses valeurs populaires et nationales. Qui plus est, cette gauche a présidé à l’écroulement de notre système d’éducation qui, du meilleur du monde, est passé en quelques décennies à une fabrique de crétins (Brighelli). Et ceux qui sortent de cette machine à décerveler ne sont pas des citoyens, mais des sujets, ce qui était sans doute le but à atteindre. Mais voilà aussi qui a tué l’ascenseur social, en panne depuis des décennies et interdit l’assimilation des nouveaux immigrants.
Le Président nouvellement élu, est donc certainement légal mais il n’est en rien légitime puisqu’il représente à peine trente pour cent des électeurs inscrits et que tout a été fait pour diviser les 65 % restants.
La question que l’on peut légitimement se poser est donc la suivante : Comment un homme aussi limité intellectuellement et humainement (voir son attitude pendant le débat avec madame Le Pen) et que plus de la moitié au moins de ses compatriotes haïssent passionnément, pourrait-il demander les sacrifices aux français que le futur va exiger ?
L’évolution du monde ne va en effet pas faciliter la tâche du nouvel élu.
Revenons sur quelques-uns des défis que notre pays va devoir relever.
- Une guerre en Europe qui est intrinsèquement reliée à la crise énergétique majeure qui va nous frapper, puisqu’une grande partie de notre énergie venait de Russie et qu’il va falloir, soit s’en passer, soit ne plus la payer en Euro, mais en rouble (indexé sur l’or) ou en dollar. Dans les deux cas, cela veut dire une baisse profonde de notre niveau de vie et de nos capacités d’action en tant que Nation. Toute hausse du prix de l’énergie se répercute automatiquement sur l’inflation, à la hausse, et sur le niveau de vie, à la baisse et frappera le plus violemment les plus démunis des Français.
- Cette guerre amène inéluctablement à une césure du monde en deux camps et donc à une nouvelle guerre froide, tout cela demandant des augmentations des dépenses militaires alors que nous n’en avons pas le premier sou.
- Des fractures profondes en France entre les banlieues, la France périphérique et la France des grandes métropoles. Monsieur Macron a amplement montré dans le passé le mépris qu’il avait envers la France de la périphérie et l’on peut craindre de nouvelles jacqueries semblables a celles que nous avons eu au moment des gilets jaunes.
- Une fracture entre les banlieues et le reste du pays dont rien ne laisse présager que le Président saura la traiter, bien au contraire.
- Un changement profond du système monétaire mondial qui va rendre beaucoup plus difficile le financement de notre dette par les pays ayant des comptes courants positifs, puisque nous pourrions leur piquer leurs réserves s’ils venaient à nous déplaire, ce qui implique que nous allons souffrir de taux d’intérêts beaucoup plus élevés que par le passé, ce qui va rendre le poids de notre dette rapidement insupportable.
- Un poids de l’Etat absolument démentiel, 61 % contre 55 % quand monsieur Macron a été élu pour la première fois. La seule façon de faire baisser ce poids serait que nous retrouvions une croissance du secteur privé supérieure à 2 % , ce qui paraît bien difficile puisque nous savons déjà que compte tenu de la hausse des prix de l’énergie depuis quelques trimestres, nous allons connaître tres bientôt une nouvelle récession. Et comme notre production industrielle en volume est inférieure de plus de 10 % à ce qu’elle était en 1998, moment où nous sommes entrés dans l’Euro, nous serions bien incapables de répondre à une augmentation de la demande venant de ces pays. Nos déficits extérieurs (80 % dus à nos importations d’énergie) vont donc exploser à la hausse, alors même que nous serons en récession et avec une inflation galopante. Et donc, nos déficits budgétaires vont encore une fois grimper, amenant la dette à plus de 150 % du PIB.
7.Des systèmes sociaux et de retraite à l’agonie et non financés, qui mettent en péril notre solvabilité tant ils sont incompréhensibles et mal gérés.
Le futur qui nous attend, c’est ce qu’a connu la Grèce depuis plus de dix ans.
Aucun de ces problèmes ne pourra être réglé sans que la population comprenne les mesures qu’il faudra prendre et y adhère.
Toute l’histoire des cinq dernières années semble montrer que le Président essaiera une fois de plus de passer en force et que des graves troubles sociaux en seront la conséquence.
Quand je lis la liste des problèmes qui nous attendent, je me dis que madame Le Pen a bien de la chance d’être battue puisque je suis certain que cet homme que nous venons d’élire et les gens qui l’entourent ne pourront effectuer la moindre réforme tant ils sont haïs.
Ce qui m’amène au troisième round qui devrait avoir lieu à l’occasion des élections législatives.
Et là encore, je n’ai aucun doute.
Ce qui reste de la droite de gouvernement va achever de se déshonorer en rejoignant la République en Marche, tandis que monsieur Mélenchon fera campagne un peu comme Bayrou en son temps pour gouverner avec monsieur Macron.
Voilà qui va rendre la campagne extrêmement difficile pour les candidats de la France périphérique, qui vont avoir bien du mal d’abord à se mettre d’accord entre eux et ensuite à faire entendre leurs voix puisqu’ils seront interdits d’antenne.
Cette droite de la France périphérique va devoir se présenter lors de triangulaires , où, à chaque fois, le « pacte Républicain » entre LREM et les insoumis sera mis en œuvre pour les battre (Voir les risettes de Mélenchon à Macron).
Je serais heureusement surpris si la droite périphérique avait plus de 15 députés lors des prochaines élections (soit moins de 3 % des députés) alors même qu’elle représente plus de 40 % de l’électorat comme on vient de le voir.
Dans l’ensemble, je persiste et je signe : ce résultat est le pire parmi tous ceux qui pouvaient se produire et tout cela risque de se terminer fort mal.