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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 15:36

 

 Martin Wolf dans un article récent[1] évoque la « déficience chronique de la demande mondiale agrégée »,ce qui constitue une autre façon d’évoquer la crise mondiale de surproductioAn souvent mentionnée dans ce blog et en particulier les articles figurant dans le bloc « critique des raisonnements »[2]. Saluons cette prise de conscience, et profitons – en pour repréciser les grandes étapes qui mènent d’une grande crise de surproduction –celle de 1929 -  à l’autre, celle d’aujourd’hui.

La première étape est celle qui permet d’en finir avec la crise précédente et va assurer les « 30 glorieuses »

1) « L’Etat –Nation fordien développé » et le « sous-développement ».

Tout a été dit sur cette phase qui correspond aussi à l’après seconde guerre mondiale, il est donc inutile d’insister. Signalons simplement que cette étape est celle d’une garantie de l’équilibre entre offre globale et demande globale par forte redistribution de gains de productivité abondants. La montée d’une Etat social servira aussi d’assurance de débouchés : les entrepreneurs économiques paient une prime d’assurance garantissant des débouchés croissants,  (taxation de l’activité et en particulier du travail s’agissant plus particulièrement de la France) prime payée à des entrepreneurs politiques qui se produisent et se reproduisent au pouvoir en construisant le produit politique « Etat-providence ». Parce que l’on en est encore au stade de l’Etat-Nation, cela suppose aussi de lourds transferts entre régions, et au final un processus d’homogénéisation renforçant l’équilibre offre globale et demande globale. Au niveau mondial, cette étape se caractérise par une croissance forte de ce qu’on appelle les pays développés et beaucoup plus faibles, pour ce qu’on va à l’époque appeler pays de la périphérie ou pays sous- développés : entre 5 et 7 ou 8% d’un côté et moins de 3% de l’autre. Sur le plan monétaire, le modèle allemand[3] ne s’est pas encore mondialement imposé : «  la loi d’airain » de la monnaie[4] est abandonnée et la création monétaire, qui est le fait des banques centrales et des banques de second rang, est bien présente pour assurer la croissance. Cette croissance monétaire est bien sûr une croissance par endettement, mais celui-ci est contenu par une inflation qui participe largement de la répression financière de l’époque.

2) Mondialisation acte1 : L’émergence du couple USA/Chine.

Ce que certains ont appelé le « mariage de Wal-Mart et du parti communiste  chinois »[5] marque l’une des premières étapes de la forme moderne de la mondialisation.

Il s’agit de la première grande rupture entre offre globale et demande globale. La production chinoise est appelée à devenir très supérieure aux débouchés nationaux. Pour les USA, les choses deviennent complexes : La croissance de la production peut encore se maintenir car la  concurrence  des importations en provenance de chine créent suffisamment d’effet-revenu au profit des salariés qui peuvent ainsi nourrir une demande domestique supplémentaire. Toutefois on se dirige vers un déficit extérieur donc une demande appelée – sauf ouverture croissante du crédit et de la dette - à  se comprimer.

Déficit d’un côté et excédent de l’autre, il peut encore y avoir un équilibre mondial tant que « l’armée industrielle de réserve chinoise » ne heurte pas plus frontalement les salaires américains.

Cette étape 2 concerne les années 80 lesquelles voient un redéploiement de la croissance : Les taux baissent dans les vieux pays développés et montent dans les autres : environ 3% contre 8 à 10 d’abord chez les « tigres asiatiques », ensuite et surtout en Chine. La création monétaire doit bien sûr suivre, et à l’endettement qui ne fait que suivre la croissance il faudra ajouter l’endettement du aux premiers lourds déséquilibres : l’Asie doit commencer à financer l’endettement américain.

3) Mondialisation acte 2 :L’ère des bulles.

L’expression de « pays sous-développés » n’est plus seulement remplacée par celle de  « pays émergents » car nombre de ces derniers deviennent « pays émergés ». Sans toutefois, sauf pour certains d’entre-eux,  devenir des Etat-Nations fordiens classiques. Ainsi la Chine verra la part des salaires dans le PIB devenir l’un des plus faibles du monde : 35%. Son équilibre ne peut donc résulter que d’excédents extérieurs de plus en plus massifs.

 Le déficit américain devient abyssal, car l’économie américaine absorbe une bonne part des excédents chinois, lesquels participent activement à la désindustrialisation du pays, avec en corollaire le blocage de longue période des rémunérations et l’explosion des inégalités.

Désormais toutes les autoroutes de la mondialisation fonctionnant sans péages[6], le nouveau capitalisme voit le principe moteur  de la concurrence passer des gains de productivité à celle de la course à la baisse des salaires. C’est tout le sens qu’il faut donner à l’allongement considérable des « chaines de la valeur », et au primat du « Buy » sur le « make » : il faut sans cesse externaliser et transformer radicalement l’entreprise, qui devient de plus en plus corps apparemment démembrée[7]. Le déséquilibre planétaire devient difficilement gérable et la production croissante voit ses débouchés se restreindre de façon massive.

Toutefois la crise est refoulée par la montée considérable du crédit et de l’endettement qui en découle : une bulle de dettes sur laquelle sont branchés tous les nouveaux instruments d’une créativité financière qui n’est plus muselée par la répression de jadis. Les salariés américains, dont beaucoup sont devenus précaires, continuent de consommer grâce au crédit. L’Etat fédéral poursuit ses dépenses militaires pharaoniques grâce à l’épargne chinoise. Dettes publiques et privées, s’épuisent à maintenir le niveau de demande mondiale globale garantissant la croissance de l’activité.

Cette dernière reste déséquilibrée en faveur des pays émergents (plus de 10% pour la Chine), avec toutefois maintien d’une croissance non négligeable, dopée par la dette dans les anciens pays développés (surtout les USA qui maintiennent durablement des taux supérieurs à 3%).

4) Mondialisation acte 3 : Explosion de la dette et fragile digue des Etats.

Inutile de rappeler les évènements de 2008/2009 tant ils sont connus. Les entrepreneurs politiques devenus dépendants de l’industrie financière[8], et parfois même se confondant avec les dirigeants de cette dernière, font le choix du « Bail-out ». Il en résulte que l’immense dette privée qui se cachait dans la bulle devient dette publique et vient accroitre le poids des charges qui accablaient déjà certains Etats fort endettés[9]. La spéculation sur la dette privée, devient aussi spéculation sur les dettes publiques, avec attaques sur les parties les plus fragiles de la grande digue des Etats : la dette européenne. La zone euro devient ainsi un lieu privilégié, avec prise de conscience par la spéculation que nombre de dettes publiques ne sont plus soutenables. Les entrepreneurs politiques de la zone, ardent défenseurs de la conception allemande de la monnaie, défense qui est aussi celle des grands gagnants de la mondialisation, adoptent à la hâte des mesures d’austérité visant à contenir la vague des déficits et le service de la dette correspondant. Chaque point de PIB de dépense publique gagnée dans la course à un désendettement impossible à atteindre, devient un point de demande globale en moins, d’où- sous l’effet du multiplicateur budgétaire-  l’aggravation de la crise. Ce qui était la première économie du monde devient la zone la plus dépressive du monde, zone qui en raison de son poids, vient affaisser des croissances mondiales déjà sur le déclin. Le prétendu « rétablissement », utilisant y compris des bricolages statistiques[10], n’est que l’aggravation planétaire de la crise. D’où la nécessité de construire de nouvelles digues.

5) Mondialisation acte 4 : La construction de la digue des banques centrales et ses effets.

Parce que la mondialisation est devenue une logique de destruction, creusant un fossé de plus en plus large, entre offre globale mondiale et demande globale mondiale, fossé que les Etats ne sont plus capables de combler par des déficits, il faudra mettre en ordre de bataille les banques centrales chargées de monétiser ou racheter de la dette. Cela commence très tôt avec la FED et 3 « quantitative easings » laquelle sera suivie par les banques d’Angleterre, puis du Japon et en enfin la BCE et ses « LTRO » et autre « OMT ». Le comblement du fossé entre offre globale et demande globale se mesure à la démesure croissante des bilans des dites banques centrales : plus du quart des PIB des Etats correspondants et la moitié du PIB japonais pour la banque du Japon.

Commencée avec la mise en place des autoroutes de la finance, et donc la fin de la répression financière et de l’euthanasie des rentiers, la mondialisation poursuit sa course destructrice en  revenant vers cette dernière  de façon imprévisible et inattendue : Les Etats, y compris ceux du sud de l’euro zone,  retrouvent des conditions d’endettement qui ne sont plus celles de la loi d’airain de la monnaie[11]. De la même façon les entreprises non financières voient leur rentabilité augmenter en raison de la baisse des taux[12]. A l’inverse, la menace est grande pour les fonds de pension à prestations définies et les compagnies d’assurances. La nouvelle euthanasie des rentiers permettrait ainsi de ne plus évoquer stupidement le « sacrifice des générations futures »- les ménages jeunes bénéficient de taux faibles- et l’égoïsme des ainés, qui cigales plus que fourmis, auraient scandaleusement endettés leur pays.

Conclusions

La nouvelle euthanasie des rentiers n’est pas celle obtenue à l’issue de la crise de 1929.

A l’échelle mondiale elle n’empêche nullement le fossé entre offre globale et demande globale de s’élargir : le processus de dislocation ne s’achève pas. Il est même conforté par la digue ultime des banques centrales….des établissements dont le passif n’est jamais exigible[13]… Plus clairement encore, la course à la baisse mondiale des salaires peut se poursuivre[14], et la logique de destruction continuer : expulsion de ceux qui bénéficiaient d’un Etat-providence, d’un emploi stable, d’une appartenance à la classe moyenne, etc. Mais aussi expulsion des entrepreneurs politiques classiques désormais supplantés par des gangs ou « formations prédatrices »[15] faites d’une élite mondialisée, hors-sol, bénéficiant de capacités systémiques surpuissantes et finalement peu maitrisables[16] : banquiers, juristes, comptables, mathématiciens, journalistes, dirigeants de grandes entreprises, informaticiens, physiciens, lobbyistes, etc.[17]. Au total expulsion de la démocratie au profit d’une oligarchie, avec maintien, voire sacralisation de droits de l’homme dans leurs versions les plus épurées, c’est-à-dire anglo-saxonnes.

Plus proche de l’Europe, cette euthanasie n’entraine évidement aucune solution à la crise de l’euro : les pays du sud ne peuvent en aucune façon espérer de soulagement dans la course à la baisse des salaires par une modification du taux de change : il faut imaginer l’impensable et le cruel retour à des époques que l’on croyait révolues. Non seulement l’Europe du sud doit accepter la dévaluation interne exigée par l’Allemagne[18], mais elle doit aussi subir les assauts d’un processus plus vaste encore, celui imposé par l’écart croissant entre offre et demande planétaire. Alors que la première euthanasie des rentiers correspondait à un moment d’inclusion de la plupart des groupes sociaux à l’intérieur de l’espace « Etat-Nation », la seconde procède par expulsion croissante.

Dernier point : la nouvelle euthanasie des rentiers ne peut être une incitation à l’investissement productif. Constatons que si la baisse des taux a permis aux entreprises non financières (ENF) d’accéder à une rentabilité plus élevée, l’investissement ne peut s’envisager sur la base d’une demande globale en réduction, déficit d’investissement qui en retour affaisse davantage encore la demande globale mondiale et fait grandir le fossé avec l’offre correspondante.[19]

Mais où se trouve donc l’économie de l’offre ?

 



[1]« Euthanasions les rentiers » ; Le Monde du 10 mai 2014.

[2] La plupart des 16 articles figurant sous cette rubrique fait mention d’une critique générale de la loi de Say. Ajoutons-y : http://www.lacrisedesannees2010.com/article-mir-acles-de-l-offre-competitive-et-aggravation-de-la-crise-planetaire-de-surproduction-123382311.html.

[3] http://www.lacrisedesannees2010.com/article-independance-des-banques-centrales-et-paradigmes-culturels-117604632.html

[4] http://www.lacrisedesannees2010.com/article-la-loi-d-airain-de-la-monnaie-medium-n-34-janvier-2013-114312510.html.

[5]Expression que nous devons à Jean- Michel Quatrepoint.

[6] http://www.lacrisedesannees2010.com/article-agonie-du-fordisme-forme-de-l-etat-et-gigantisme-financier-2-77358419.html

[7] La « tête » dans un pays, un bras sur un autre dans un autre continent, une jambe dans un troisième, etc.

[8]Phénomène bien expliqué dans l’ouvrage de Christian Chavagneux et Thierry Philipponnat : « La capture » ; La Découverte ; 2014.

[9] D’autres qui l’étaient peu le deviennent brutalement en raison du sauvetage financier : USA, Irlande, Espagne, etc.

[10] Parmi ces derniers signalons la redéfinition des règles comptables pour le calcul des PIB, (par exemple les dépenses de recherche et développement sont désormais comptabilisées dans la FBCF) ce qui entraine une croissance « inédite », et les exceptions aux règles de calcul du déficit pour les pays les plus en difficulté notamment la Grèce. De quoi améliorer les images statistiques et donc de rassurer.

[11] D’où les prétendus retours triomphaux des Etats du sud de la zone euro qui connaissent des taux enfin abordables, tandis que la France n’a jamais connue de taux aussi bas qu’en ce printemps 2014.

[12] Cette baisse aurait représenté 20% de la croissance des entreprises américaines entre 2007 et 2012. Cf l’article de Martin Wolf déjà cité.

[13] http://www.lacrisedesannees2010.com/article-oui-le-passif-d-une-banque-centrale-est-non-exigible-une-aubaine-pour-la-finance-121560542.html

[14] D’où le blocage des nouvelles et importantes classes moyennes des émergents : Chine, Brésil, etc. ..Concurrencées par de nouveaux salariés des nouvelles périphéries : Vietnam, Bengladesh, Ethiopie, etc. Pour ne prendre qu’un exemple la nouvelle classe moyenne chinoise se trouve désormais exposée à la baisse des salaires américains (l’écart de cout unitaire étant passé de 17,1$ en 2005 à 6,9 en 2012…écart  disparaissant avec les couts américains de l’énergie, d’où les nouveaux investissements chinois dans le sud des USA) mais aussi à l’énorme compétitivité de ses voisins immédiats (Vietnam et Cambodge) dont les salaires très inférieurs aux salaires chinois justifient les massives délocalisations chinoises vers ces pays pour l’industrie du jouet ou du textile. A une échelle plus réduite la moyennisation de l’espace européen devient avec l’euro, un leurre, et l’écart de 1à 20  (selon XERFY) entre les 10% les plus pauvres (plutôt des ménages portugais) et les 10% les plus riche (plutôt des ménages allemands et luxembourgeois) ne va guère se réduire avec les politiques d’austérité.

[15] Terme emprunté à Saskia Sassen dans son ouvrage : « Expulsions. Brutality and complexity in the Global Economy »; Harvard University Press ; Mai 2014.

[16]L’industrie financière dérégulée est en effet non maitrisable y compris par ses acteurs, lesquels sont parfois inquiets d’une création à la fois voulue et subie. De la même façon qu’un accident nucléaire développe des évènements hors de contrôle, un accident financier développe des conséquences non planifiables.

[17] Cette élite mondialisée hors sol - bien sûr investie dans l’immense industrie financière -  n’est évidemment pas victime de l’euthanasie des rentiers. Cette élite vit en effet moins de taux que d’écarts de prix. Parce que l’industrie en question vit de la recherche de l’information, elle patauge nécessairement dans les marécages des délits d’initiés et autres conflits d’intérêt. C’est cette matière première qui fait l’immensité de sa prédation, une prédation vis-à-vis de  laquelle les « régulateurs » s’avèrent impuissants.

[18]Laquelle détenait le record des inégalités dans les grands pays industriels et vient seulement d’être rattrapée par les USA, ce qui explique aussi, partiellement, son attitude vis-à-vis d’une Grèce dont les ménages disposeraient d’un patrimoine trop important (Cf le rapport OCDE présenté dans les Echos des 2 et 3 mai 2014).

[19] Ajoutons que les investissements programmés ne sont pas orientés vers la productivité et, la  « destruction créatrice » chère à Schumpeter, est toujours annoncée… et peu constatée. Cf. à cet égard les thèses actuelles développées par Peter Thiel, Garry Kasparof, Robert Gordon mais aussi Jean Paul Pollin et tant d’autres, qui insistent sur l’idée de longue stagnation en matière de technologie et d’innovation. Ces idées sont aussi confirmées par l’estimation de la qualité des emplois crées en France à l’horizon 2018 (Cf. le rapport McKinsey d’Avril 2014) qui révèle clairement le choix de branches non porteuses de gains de productivité (Maintenance et entretien, services aux particulier, hébergement et restauration, santé, etc.).

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commentaires

B
Jeudi 22 mai 2014 :<br /> <br /> Coup de tonnerre dans le secteur automobile : la Citroën C3 ne sera plus fabriquée en France, à Poissy. La Citroën C3 sera fabriquée à Trvarna, en Slovaquie.<br /> <br /> Pourquoi cette délocalisation ?<br /> <br /> Parce qu'en France, le coût horaire du travail est de 35 euros, tandis qu'en Slovaquie le coût horaire du travail n'est que de 8,80 euros.<br /> <br /> L'Union Européenne, c'est un grand marché intérieur, sans aucune frontière, dans lequel 28 nations sont en compétition les unes contre les autres.<br /> <br /> L'Union Européenne, c'est 28 nations qui sont condamnées à baisser toujours plus les salaires de leurs ouvriers pour attirer les entreprises sur leur territoire.<br /> <br /> L'Union Européenne, c'est 28 nations qui font une course sans fin vers les salaires bas, vers les salaires les plus bas, vers les salaires toujours plus bas.<br /> <br /> L'Union Européenne, c'est un suicide collectif.<br /> <br /> Dimanche, votons pour que la France sorte de l'Union Européenne :<br /> <br /> http://www.upr.fr/wp-content/uploads/2014/05/Profession-de-foi-UPR-EP2014-France-metro.pdf
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B
Depuis mai 1974, la France est devenue un laboratoire.<br /> <br /> Depuis mai 1974, les Français votent pour des savants fous.<br /> <br /> Depuis mai 1974, les savants fous de gauche, les savants fous de droite, les savants fous du centre font une expérience : la construction européenne.<br /> <br /> En France, des savants fous veulent continuer l'expérience européenne, en nous expliquant que cette expérience va nous apporter la croissance économique et le progrès social.<br /> <br /> Mais 40 ans plus tard, les Français commencent à comprendre le résultat de cette expérience : cette expérience a complètement foiré.<br /> <br /> Le résultat de l'expérience est exactement le contraire de ce qui avait été prévu par les savants fous.<br /> <br /> Aujourd'hui, si les Français ne veulent plus servir de cobayes à ces savants fous, ils peuvent virer les savants fous qui dirigent la France depuis 40 ans.<br /> <br /> - Les Français peuvent arrêter cette expérience de tarés.<br /> <br /> - Les Français peuvent sortir du laboratoire des savants fous.<br /> <br /> Sortons de l'Union Européenne !<br /> <br /> http://www.upr.fr/wp-content/uploads/2014/05/Profession-de-foi-UPR-EP2014-France-metro.pdf
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H
Hier, dans l’émission bien connue « Mots croisés » de la télévision française, le sinistre Hortefeux en remettait une couche avec l’inénarrable argument:<br /> « La France pourrait réussir avec l’euro, et je vous le démontre: voyez l’Allemagne…! »<br /> Réussir quoi et avec quels résultats pour la population ? Jugeons-en la réalité, plutôt que l’apparence mise en exergue par ceux qui souhaiteraient nous imposer le même régime :<br /> <br /> LA RÉALITÉ SUR L’ALLEMAGNE ET LA FRANCE :<br /> <br /> La France a appliqué après 1949 une politique inflationniste keynésienne alors que l’Allemagne a appliqué le dogme de l’école autrichienne. Résultat sur la richesse patrimoniale après tant<br /> d’années:<br /> Les statistiques internationales (cf Piketty: Le capital au XXIe siècle) confirment que, partant après la guerre d’un capital national détérioré équivalent à 250-300% chacun en termes de revenu<br /> national annuel, la France est remonté à 600%, contre 400% seulement pour l’Allemagne !<br /> <br /> OÙ LE PATRIMOINE MÉDIAN DE LA POPULATION EST-IL LE PLUS BAS EN EUROPE ?<br /> … EN ALLEMAGNE !<br /> <br /> Voici, en valeur absolue (euros), le rapport original de l’étude récente de la BCE tant commentée par les médias avec une gêne évidente, concernant le patrimoine net des ménages en zone euro:<br /> http://www.ecb.europa.eu/pub/pdf/other/ecbsp2en.p…<br /> Le patrimoine ou NET WEALTH (Richesse nette, c.a.d. moins les dettes) comporte bien, en effet:<br /> - Real Assets (dont real estate assets, c.a.d. immobilier)<br /> - Financial assets (avoirs financiers)<br /> <br /> Patrimoine médian PAR MÉNAGE (Zone euro)<br /> Luxembourg: 398 KE<br /> Chypre: 267 KE<br /> Malte: 216 KE<br /> Belgique: 206 KE<br /> Espagne: 183 KE<br /> Italie: 173 KE<br /> France: 116 KE<br /> Paysbas: 104 KE<br /> Grèce: 102 KE<br /> Slovénie: 101 KE<br /> Finlande: 85 KE<br /> Autriche: 76 KE<br /> Portugal: 75 KE<br /> Slovaquie: 61 KE<br /> ALLEMAGNE: 51 KE<br /> <br /> Patrimoine médian PAR PERSONNE :<br /> …<br /> Belgique: 95 KE<br /> Espagne: 70 KE<br /> Italie: 70 KE<br /> France: 55 KE<br /> Pays bas: 47 KE<br /> Finlande: 45 KE<br /> Grèce: 42 KE<br /> Autriche: 40 KE<br /> Portugal: 30 KE<br /> ALLEMAGNE: 30 KE<br /> <br /> On comprend que ce rapport ait fait scandale en Allemagne!<br /> Qu’a donc fait l’Allemagne de l’Ouest de tous ses excédents commerciaux durant toute la deuxième moitié du XXe siècle ?<br /> La réponse a malheureusement été donnée par Gaël Giraud et Cécile Rouard dans leur livre (Le facteur douze):<br /> « les ménages allemands possédant plus de 100 millions d’actifs sont au nombre de 900, juste derrière les USA avec 3000, (contre 300 en France) », soit le nombre proportionnellement le plus grand<br /> de ces très riches parmi toute la population mondiale, faisant désormais de l’Allemagne le pays le plus inégalitaire des grands pays développés!<br /> Là encore, un fait qui est soigneusement dissimulé par la doxa libérale qui nous engage à suivre ce modèle: les excédents allemands s’exercent au détriment des bas salaires et viennent gonfler la<br /> fortune des actionnaires d’entreprises (ce qui explique pourquoi on ne voit rien dans le patrimoine moyen qui intègre indistinctement les deux).<br /> On ne s’étonnera pas, après tout cela, que Alain Minc ait pu pousser ce cri du coeur dans le titre de son dernier livre: « Vive l’Allemagne » !<br /> En un mot, l’Allemagne est avant tout excédentaire… parce que l’allemand médian n’est pas en mesure de consommer !<br /> <br /> OÙ LE CHÔMAGE (RÉEL) ÉLEVÉ EST-IL LE PLUS DISSIMULÉ ?<br /> … EN ALLEMAGNE !<br /> (http://www.wsws.org/en/articles/2011/11/unem-n12.html)<br /> UNEMPLOYMENT IN GERMANY : Appearance and reality<br /> <br /> Last week the Federal Employment Agency (BA) reported a further decline in unemployment in Germany. In fact, the BA statistics have relatively little to do with social reality.<br /> <br /> CHÔMAGE RÉEL<br /> <br /> A closer look at the BA statistics reveal that more than a million unemployed are not included in the official jobless figures. Some 376,000 unemployed people older than 58 years are not included<br /> in the statistics, together with nearly 190,000 persons employed in one-euro-per-hour jobs. In addition, more than 300,000 people engaged in various forms of vocational training and “occupational<br /> integration” schemes do not appear in the statistic. The same applies to the over 320,000 registered unemployed due to health problems.<br /> Also missing from the official figures are those unemployed persons whose benefits were cut off for one reason or another. In 2010 the number of penalties imposed by the employment authorities<br /> increased by 14 percent nationwide compared to the year before. This year the BA expects to issue nearly a million such penalties.<br /> In 2010 the number of penalties imposed by the employment authorities increased by 14 percent nationwide compared to the year before. This year the BA expects to issue nearly a million such<br /> penalties.<br /> <br /> It is only on the basis of such statistical trickery that the BA arrives at the relatively low unemployment rate for Germany compared to other countries.<br /> If one considers the total number of benefits recipients, the official figure swells enormously—bearing in mind that this total does not include the jobless who, for various reasons, draw no<br /> benefits.<br /> <br /> Furthermore, according to the BA’s preliminary estimate for October, over 5.1 million employed people between the ages of 15 and 65 years drew unemployment benefits.<br /> These recipients have jobs of one description or another, but their incomes are so small they qualify for unemployment benefits. This group includes 1.4 million people who are part-time, limited<br /> contract employees, or so-called “mini-jobbers”, who earn at most €400 ($US 550) per month, 230,000 part-time employees in other categories and around 320,000 people who actually work full-time,<br /> but earn less than the miserly basic unemployment payment, despite working a 40-hour week.<br /> The BA report reveals a good deal about current rates of unemployment benefits (Hartz IV payments). In June 2011, 6.2 million people in 3.4 million families received Hartz IV benefits. In these<br /> families, an average of 1.9 people received only €672 ($US 925) for their basic needs, i.e., around €340 ($US 468) per month, per person.<br /> <br /> EMPLOIS SOUS-PAYÉS<br /> <br /> A high percentage of those who slip through the employment statistics are immigrant youth or young women. Munk refers to these young people as a “reserve army of the disadvantaged in the labour<br /> market.” These young men and women are eventually forced to accept the worst-paid forms of work.<br /> It is not surprising therefore that the number of low-wage earners in Germany is growing steadily. According to a study released by the Prognos AG research company, some 1.2 million people earn<br /> less than €5 per hour and 5 million people earn less than € 8.50 per hour (gross).<br /> If one assesses the low-wage sector by international standards (which defines a “low wage” as less than two-thirds of the average), then nearly one in four full-time employees (22.8 percent) in<br /> Germany earns a poverty wage. This amounts to nearly 10 million workers.<br /> <br /> The official number of poor people in Germany is also growing steadily. In 2009 the Federal Statistical Office classified approximately 12.6 million people as poor. Those most affected by poverty<br /> are the unemployed and single parents.<br /> The growth of poverty in Germany is largely due to the policies of the Social Democrat (SPD)-Green coalition government led by Chancellor Gerhard Schröder (SPD), which in 1998 implemented the<br /> biggest social cuts in Germany since the Second World War.<br /> High unemployment, a rapidly growing low-wage sector and major cuts in social spending have set in motion a social disaster that will only deepen as the current crisis unfolds. The official<br /> statistics try to disguise and gloss over this. But unlike statistics, one cannot falsify the real experiences of millions of people.
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H
ET L'AUSTÉRITÉ ALLEMANDE NE PEUT QU'AGGRAVER LES CHOSES :<br /> <br /> MONNAIE FORTE ET IDÉES COURTES...<br /> Durant toute l’après guerre, on n’a cessé à propos du mark, en France et ailleurs, de confondre monnaie forte et fort pouvoir d’achat, ce qui n’a rien à voir: le mark ne se dévaluait pas, mais les<br /> (bas) salaires ne s’évaluaient pas non plus !<br /> C’est ce dont on constate aujourd’hui le résultat dans le revenu disponible des ménages, et surtout le faible patrimoine accumulé en Allemagne… (cf commentaire du billet précédent)<br /> Il devrait en être d’autant moins ainsi en Allemagne qu’une démographie qui diminue partage ses acquis entre moins d’enfants !<br /> <br /> On est également resté sur la légende bismarckienne que les Allemands avaient le même système social que nous, avec les mêmes avantages sociaux, ce qui est loin d’être le cas:<br /> Ainsi, on ne nous dirait pas aujourd’hui que les allemands veulent un euro fort pour leurs retraités si ceux-ci étaient sous le régime de répartition français, qui est insensible aux évolutions de<br /> la monnaie, ce qui n’est pas le cas de la capitalisation !<br /> <br /> Dans la préparation de l’euro, vu comme euro-mark, on a donc largement sur-évalué ce qu’était le réel pouvoir d’achat intérieur allemand.<br /> En conséquence, la conversion en euro(-mark)s hors zone mark fut sur-évaluée d’autant, ce que la monnaie unique a traduit immédiatement en enchérissement des biens et patrimoines hors zone<br /> mark.<br /> Concernant les biens fabriqués, c’est très mauvais pour la compétitivité et donc pour l’emploi.<br /> Mais concernant les patrimoines, c’est très bon pour ceux qui en ont… C’est en partie la raison de surprenants « nouveaux riches » chez certains propriétaires méditerranéens.<br /> Et c’est d’autant meilleur qu’ils sont élevés… C’est l’explication de l’entêtement de certaines classes possédantes (armateurs grecs, artistes et intelligentzia internationale, etc.) à ne pas<br /> vouloir quitter l’euro: contrairement à ce qui est dit dans les médias complaisamment , ce n’est pas parce que la dette s’enchérirait, ce qui est faux (cf Jacques Sapir sur<br /> http://russeurope.hypotheses.org/1639), mais bien parce que ceux-là verraient leurs biens fortement dévalués à l’international !
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H
APRÈS LES TRENTE PITEUSES, LE RETOUR AUX TAUX BAS NE PEUT RÉPARER LES DÊGATS...<br /> <br /> Car le schéma des « Jours heureux » (programme CNR de 1944), qui fit effectivement les beaux jours des Trente Glorieuses, s’est arrêté net avec l’arrivée de la « révolution conservatrice » au<br /> profit de la finance privée qui a pu relever ses taux durant trente ans:<br /> <br /> HISTORIQUE DES TAUX D’INTÉRÊT (longs) RÉELS<br /> http://perspective.usherbrooke.ca/b…<br /> <br /> FRANCE<br /> 1961 0,10<br /> 1962 -1,12<br /> 1963 -2,70<br /> 1964 -0,38<br /> 1965 0,66<br /> 1966 0,44<br /> 1967 0,16<br /> 1968 -0,06<br /> 1969 0,28<br /> 1970 2,60<br /> 1971 0,98<br /> 1972 -0,49<br /> 1973 0,77<br /> 1974 0,58<br /> 1975 -3,20<br /> 1976 -1,57<br /> 1977 0,60<br /> 1978 -0,11<br /> 1979 -0,40<br /> 1980 0,93
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B
Bon anniversaire, la Décadence !<br /> <br /> Le 19 mai 1974, il y a 40 ans, c'était l'élection de Valéry Giscard d'Estaing.<br /> <br /> Mai 1974 - mai 2014 : les Quarante Décadentes.<br /> <br /> Depuis mai 1974, les européistes du centre, les européistes de gauche, les européistes de droite dirigent la France.<br /> <br /> Depuis mai 1974, tous les présidents de la République et tous les premiers ministres ont comme priorité numéro un : la construction européenne.<br /> <br /> Depuis mai 1974, les élites politiques et les élites médiatiques nous expliquent que plus on fera l'Europe, mieux ce sera.<br /> <br /> Depuis mai 1974, la majorité du peuple français a cru les belles promesses des européistes, la majorité du peuple français a voté pour les européistes ... mais le résultat a été exactement le<br /> contraire de ce qui avait été promis.<br /> <br /> Depuis mai 1974, cette construction européenne aboutit à un désastre industriel, à un désastre économique, à un désastre financier, à un désastre social, à un désastre moral, à un désastre<br /> démocratique, à un désastre politique.<br /> <br /> Maintenant, il est temps de quitter le bateau "Union Européenne" : le bateau coule.<br /> <br /> http://www.upr.fr/wp-content/uploads/2012/07/eurotitanic.jpg
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B
Vendredi 16 mai 2014 :<br /> <br /> France/Chômage : à nouveau en hausse au premier trimestre.<br /> <br /> L'économie française a recommencé a détruire des emplois au 1er trimestre dans le secteur marchand, où 23 600 postes (-0,1%) ont disparu, notamment dans l'intérim, selon des estimations provisoires<br /> de l'Insee publiées vendredi.<br /> <br /> Tous les secteurs d'activité sont concernés par ces destructions d'emploi, mais celui du travail temporaire est particulièrement frappé.<br /> <br /> La baisse atteint 0,3% dans l'industrie, 0,4% dans la construction, et 0,1% dans le tertiaire, où sont comptabilisés tous les emplois en intérim.<br /> <br /> C'est ce secteur du travail temporaire qui subit le plus net repli, avec à lui seul 24 900 emplois détruits (-4,6%). L'intérim, qui avait connu une embellie à la fin de l'année dernière, retrouve<br /> ainsi son niveau de début 2013.<br /> <br /> Sur un an, 57 200 postes au total ont été rayés de la carte (-0,4%).<br /> <br /> Fin mars 2013, il y avait 5 947 700 personnes inscrites à Pôle Emploi. C'est une hausse de 5,1% sur un an.<br /> <br /> En clair :<br /> <br /> Les pays européens se sont embarqués dans le bateau "Union Européenne" car ce bateau devait apporter davantage de croissance économique, davantage de progrès social, davantage d'emplois ...<br /> <br /> ... malheureusement, à la fin de la croisière, le bateau "Union Européenne" va couler. Tout le monde va rejoindre les canots de sauvetage.<br /> <br /> Tout le monde va s'éloigner du bateau en train de couler.<br /> <br /> Un dessin génial :<br /> <br /> http://www.upr.fr/wp-content/uploads/2012/07/eurotitanic.jpg
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