Les réflexions sur la crise sont évidemment liées aux débats sur le rôle des banques. Avec les querelles traditionnelles immanentes à la théorie économique : les libéraux considérant que la crise résulte d’une excessive réglementation bancaire et les keynésiens considérant que cette même crise résulte d’une excessive déréglementation. Ce débat sur l’optimum de la règlementation ne peut toutefois être correctement abordé sans une réflexion suffisamment approfondie sur la nature du système bancaire.
Mais réfléchir sur la nature du système bancaire c’est aussi aborder la question de la nature de la monnaie. Sans remonter à l’histoire tant débattue du fait monétaire, il faut admettre que – dans une société où l’économie est devenue préoccupation dominante- les fonctions traditionnelles de la monnaie se ramènent à la diminution des coûts de transaction. Notons de ce point de vue que l’armature monétaire est du même ordre que l’armature juridique qui, elle aussi, diminue les coûts de transaction. L’armature monétaire est d’ailleurs elle-même pour l’essentiel faite de règles de droit.
Cette comparaison permet tout de suite de porter un jugement sur la nature de la monnaie : de la même façon que la règle de droit est une extériorité venant surplomber les rapports entre acteurs privés, la monnaie est un point d’appui tout aussi extérieur. Cela en fait- elle pour autant un bien public devant être produit par l’Etat ?
La réponse se doit d’être discutée. L’ultralibéral niera la nature collective de ce bien qu’est la monnaie. Cette dernière n’est pas d’ailleurs le seul bien à provoquer une diminution de coûts de transactions : une voie ferrée ou une ligne internet en fait tout autant. Et ces biens peuvent être produits et gérés privativement. Ce qui à l’inverse n’est pas le cas de la règle de droit. Des conventions peuvent naître entre personnes privées, mais une convention se règle elle-même sur la base d’un cadre plus large qui est une extériorité radicale : la loi ou la constitution.
Dans cette optique la monnaie- bien à fort contenu en externalités positives- peut être produite par une entreprise privée appelée « banque ». Il existe donc un marché de la monnaie où différentes banques se font concurrence et proposent chacune leur propre monnaie. Il n’y aurait pas dans cette optique un système bancaire mondial à réserves fractionnaires. Il n’y aurait pas de création monétaire à partir de dépôts. Le slogan que l’on trouve dans tous les manuels d’économie : «Ce ne sont pas les dépôts qui font les crédits, mais les crédits qui font les dépôts » n’existerait pas. C’est dire que les crédits reposeraient sur des fonds propres ou sur l’autorisation express des clients déposants, de transformer tout ou partie de leurs dépôts en prêts. C’est dire aussi que l’investissement se ferait sur la base d’une épargne. Pas de levier bancaire , pas de multiplicateur du crédit , pas de risque systémique , pas d’aléa moral , pas de régulation et pas de régulateur puisque chaque entreprise bancaire est complètement responsable au regard de ses engagements. Chaque entreprise veille -à peine de sanction du marché -à la valeur de sa monnaie et à comprimer ses coûts de gestion, donc le taux de l’intérêt.
Nous aurions ici une véritable industrie de la monnaie comme il existe une industrie automobile, et cette industrie ne serait jamais devenue ce qu’elle est devenue aujourd’hui à savoir une branche d’activité qui se caractérise par son exceptionnalité….. Mais l’histoire – et cela partout dans le monde -en a décidé autrement….
Probablement en raison des conditions historiques de sa naissance, l’embryon monétaire s’est épanoui dans le ventre de ce que nous appelons le pouvoir politique.
Ce dernier est précisément cette extériorité dont il était question ci-dessus, extériorité qui surplombe les acteurs privés soucieux d’échanger, de produire, d’investir etc. Chez les hommes cette extériorité a toujours existé. Elle s’est simplement privatisée au fil du temps. Si dans la soupe primitive humaine l’extériorité était radicale et concernait l’inaccessible : le monde de l’au delà et des divinités, elle est devenue progressivement moins radicale et plus accessible. Le pouvoir des dieux sur tous les hommes fût progressivement accaparé par un homme ou quelques hommes. Le pouvoir politique est ainsi né de la religion et ce pouvoir est bien un processus de privatisation : des hommes vont accaparer progressivement l’extériorité et imposer leur volonté à d’autres hommes. Les premiers seront personnages sacrés, empereurs , rois, dictateurs , présidents de la république etc. Les seconds, esclaves, dépendants, citoyens, etc. Né dans une situation de monopole, le pouvoir s’est avec le temps et assez souvent, transformé en marché relativement concurrentiel. Les variations de parts de marché entre entreprises politiques – dans notre modernité républicaine- entrainant ce qu’on appelle l’alternance. Il est bien entendu que cette privatisation progressive de l’extériorité, s’est toujours effectuée sur la base de considérations concernant « l’intérêt public » ou « l’intérêt général ». La privatisation réussie ne pouvant se manifester qu’à ce prix.
C’est dans le ventre du pouvoir – tel que trop rapidement brossé ci-dessus - que l’embryon monétaire est devenu monnaie. Les premiers entrepreneurs politiques furent aussi les premiers véritables banquiers , et il y a bien longtemps qu’historiens, juristes, économistes expliquent que « battre monnaie est un attribut de la souveraineté ». Il faut entendre par là que le monnayage est privilège régalien avec un « taux de l’intérêt » qui est « le droit de seigneuriage » prélevé par cet entrepreneur particulier qu’est le souverain. Bien sûr le souverain est plus prédateur que prêteur, et la traite des monnaies l’entrainera parfois à émettre de la fausse monnaie .Et le souverain est en général prédateur tant son endettement est difficilement contrôlable : celle du roi soleil représentait-assurent les historiens- entre 83 et 167% du PIB de l’époque. Les opérations de prêts, elles, seront le plus souvent le fait de personnes réellement privées appelées banquiers.
Le souverain- personnage privé ayant monopolisé l’extériorité et se présentant comme personnage public- se doit de consolider voire d’élargir son monopole pour se maintenir. En concurrence avec d’autres souverains, il est amené à mobiliser des ressources importantes et a besoin de ces entrepreneurs plus classiques que sont les banquiers.
Sans doute a t’il besoin de mobiliser d’autres ressources que celles du banquier- hommes, armes, etc- mais celles du banquier ont une souplesse générale : la monnaie est l’équivalent général de la richesse. On comprendra que l’interventionnisme des entrepreneurs politiques se fera plus actif dans la gestion de la monnaie. L’interventionnisme peut reposer sur la seule violence, mais il peut aussi reposer sur la base d’un échange de services : le souverain acceptera d’autant plus facilement un gonflement des bilans bancaires que l’activité économique plus importante qui en résultera, lui sera profitable, par exemple en termes de fiscalité. En clair cela signifie la mise en place progressive d’un système bancaire à réserves fractionnaires, expression qui apparaitra longtemps après des pratiques relativement généralisées. L’émission de monnaie papier qui en résulte est d’autant mieux perçue par le souverain que lui-même la pratique. Tel est par exemple le cas des Etats allemands au moment des guerres napoléoniennes.
Tant que la privatisation de l’extériorité se fera sur des bases monopolistes , c'est-à-dire tant que les Etats ne seront pas des Etats de droits, il est logique de penser que l’acteur moteur dans l’échange de services soit le souverain . C’est bien sûr lui qui va imposer le cours légal des billets. Lui encore qui va imposer le cours forcé et l’inconvertibilité. Lui encore qui va donner le monopole de l’émission. lui enfin qui va imposer une sorte de« holding » c'est-à-dire une banque centrale qui pourra être privée mais qui pourra aussi être nationalisée. A chacune des étapes de sa montée en puissance il y a bien échange de services et l’intérêt des banquiers ne sera pas oublié. Déjà se profile l’aléa moral : souverain et banquier ne peuvent se permettre une panique financière . Déjà se profile l’idée qu’une régulation se doit d’être mutuellement avantageuse, ici entre les banquiers et le souverain.
Lorsque le stade de l’Etat de droit est approximativement atteint – pour le dire vite depuis moins de 150 ans- il y a démocratisation de la privatisation, ce qui ne veut pas dire qu’il y a réelle démocratie. Il y a simplement des groupes en concurrence qui se constituent pour exiger telle ou telle intervention publique. Le pouvoir démocratique est la possibilité désormais offerte à tous de contrôler l’extériorité. Possibilité qui passe désormais par ce qu’on appelle des élections. L’utilisation de la contrainte publique à des fins privées (accès au pouvoir, reconduction au pouvoir) de tel ou tel groupe est désormais théoriquement accessible à tous.
S’agissant de la régulation financière, l’homme politique de la démocratie n’est plus que le locataire de l’extériorité, mais il bénéficie d’un héritage lourd en matière monétaire : une monnaie nationale même si les banques continuent d’émettre leur propre monnaie, une banque centrale qui est souvent en même temps la banque du trésor, une capacité à emprunter à nulle autre pareil, puisque l’achat de dette publique peut devenir obligatoire de par la loi, une capacité à émettre de la monnaie quasiment sans limite, une capacité à agir sur le taux de l’intérêt, etc. Cet héritage considérable est aussi la configuration institutionnelle dans laquelle les banques privées seront amenées à travailler. Mais le locataire du pouvoir, en raison même de l’héritage , dispose d’autres outils de régulation : ses capacités monétaires se définissent aussi par rapport à d’autres Etats. Il pourra donc utiliser la contrainte publique pour définir un taux de change, définir des modalités d’accès au marché des changes, décider du degré de liberté dans le déplacement des capitaux, etc.
A l’époque du souverain monopolisateur durable de la contrainte publique, les banquiers ne disposaient que d’une marge de négociation fort réduite dans la régulation. A l’époque de l’homme politique de la démocratie, ses marges sont logiquement plus considérables. Et il y a matière à débat, car ce qu’on appelle régulation financière concerne irréductiblement une partie de ce qui concerne – en raison de l’histoire des hommes- l’espace régalien. Parce que la régulation financière concerne l’ensemble de la société, ces acteurs privés que sont les banques sont amenés à négocier sur des thèmes fondamentalement politiques. Le financier est ainsi un personnage souvent plus important que l’industriel ou le commerçant, et il négocie souvent avec le sommet de la pyramide politico- administrative . Parce que la monnaie est l’équivalent général, sa configuration institutionnelle n’est négociable qu’avec les hommes représentant le sommet de l’extériorité.
La régulation financière s’inscrit donc dans la modernité à l’intérieur de limites extrêmes : celle d’une part, de la nationalisation intégrale du système, et celle de l’abandon complet de la monnaie et de la finance aux forces du marché. Dans le premier cas, banquiers et financiers sont éliminés. Dans le second, banquiers et financiers investissent l’extériorité et se rendent maître des commandes.
Cet axe est probablement corrélé avec un autre : celui qui va de la crise à la prospérité. La crise engendre des victimes qui sont aussi des citoyens ; la prospérité engendre une satisfaction qui pourra se révéler bénéfique à l’homme politique au pouvoir. Logiquement la première invite à l’utilisation plus massive de la contrainte publique, la seconde invite à un libéralisme bienveillant.
Ces considérations au fond assez banales sont une bonne grille de lecture de l’évolution de la régulation financière en longue période. Il est possible sans prétendre à l’exhaustivité de donner quelques exemples.
La crise financière américaine de 1907 vient limiter la libre expansion de la finance et en particulier les activités du très célèbre JP Morgan. Désormais une banque centrale avec un président désigné par l’instance politique viendra réguler l’appétit de la finance : Il s’agit de la célèbre FED.
La crise de 1929 place les financiers dans une situation semblable et malgré leurs protestations, Le « Glass- Steagall Act » du 16 juin 1933 vient compartimenter le dispositif : il est désormais interdit aux banques commerciales ordinaires de s’impliquer dans les activités à risques qui seront réservées aux banques d’affaires. Le régulateur tout puissant s’accorde même un privilège, au fond contraire à la loi elle-même : les banques de dépôt voient leur interdit général assorti d’une exception d’importance, elles peuvent acheter des bons du trésor. Ajoutons que le ton et l’esprit de cette loi a pu étonner par son caractère souverainiste. Cette loi devait être accompagnée de beaucoup d’autres allant dans le même sens : loi sur la transparence qui va donner des garanties sur la nature exacte des produits financiers mis sur le marché (« truth in securities act ») loi sur la sécurité qui va donner naissance à la célèbre SEC (« Securities and Exchange Commission »), loi sur la garantie des dépôts donnant naissance au non moins célèbre FDIC ( « Fedéral Deposit Insurance Corporation »), etc.
Les périodes de forte expansion de l’activité verront la revanche des banquiers et de la finance sur la toute puissance de l’Etat. En particulier ses capacités régaliennes seront de plus en plus contestées par le marché : abandon de l’étau que constitue le convertibilité du dollar en or, abandon des taux de change fixes au profit des immenses marchés spéculatifs offerts par les taux de change variables, liberté complète des transferts de capitaux facilitant l’expansion de la profondeur des marchés, libéralisation des marchés à termes sur tous les produits et pour tous les acteurs, développement des activités hors bilan , développement de produits virtuels, etc. La législation suivra parfois les décisions des financiers qui iront plus vite que la loi : tel est le cas de l’inventeur de la « bancassurance » aux Etats-Unis (Sanford Weil , fondateur de Citigroup) qui devra chercher appui auprès d’Alan Greenspan pour faire disparaître le Glass- Steagall Act au profit d’un texte plus libéral (le « Gram Leach Bliley Act ») de1999. Nous avons là l’histoire de la mondialisation financière sans laquelle la mondialisation tout court eut été impossible. Inutile d’insister davantage sur des faits parfaitement connus et sans doute bien résumés dans l’audition de Simon Johnson aux parlementaires américains du 21 avril 2009.
La mondialisation ne pouvant se manifester dans un seul pays, d’autres Etats finiront par suivre…voire précéder le cas américain. Ainsi La France , toujours soucieuse de se moderniser et de rattraper son retard, adoptera très tôt dans les années 80 une nouvelle régulation financière : l’équivalent du Glass- Steagall Act , c'est-à-dire la loi bancaire de décembre 1945, est progressivement rogné pour disparaître dans la déspécialisation généralisée de la nouvelle loi bancaire de 1984. La Banque centrale devient plus indépendante que la FED elle-même, et prépare la future indépendance de la BCE avec la naissance de la monnaie unique. Dans le même temps, il devient interdit à la banque centrale d’acheter des bons du trésor. Les privatisations des années 80 vont accélérer la modernisation avec l’irruption sans réserve de la finance de marché, le dopage de la performance par libération des leviers, les incursions dans le hors bilan, l’engouement pour les dérivés de crédit et les défauts de traçabilité généralement associés, etc. Là encore il est inutile d’insister sur des faits parfaitement connus.
Que faut-il penser de ces fluctuations de la régulation financière dans le temps ? Il est à noter que dans les économies de marché les extrêmes théoriques ne sont jamais atteints: ni nationalisation intégrale, ni dérégulation intégrale. En même temps ces fluctuations sont décalées par rapport au cycle économique de longue période: la dérégulation n’intervient pas immédiatement, c'est-à-dire dès le début de la phase de prospérité. De fait elle n’intervient que lorsque la confiance est durablement installée et que la crise est jugée définitivement hautement improbable.
Très curieusement cette crise –toujours possible- sera niée par ce que Bourguinat et Briys appellent « l’arrogance » de la finance académique qui durant un grand nombre d’années va monopoliser le prix Nobel de sciences économiques et va exercer une influence majeure sur les praticiens . D’abord avec l’affirmation jamais réellement démontrée que la dérégulation accélère la croissance mondiale et diminue le coût du capital. Ensuite avec la théorie des marchés efficients et l’un de ses sous produits qu’est la « célèbre VAR » (« value at Risk ») qui devait sécuriser en théorie les paris sur les marchés financiers. Mise en pratique dans les années 90 chez JP Morgan, la crise devait donner naissance à des évènements pourtant plus que hautement improbables car situés à 25 écarts-types…. La théorie économique, contestable en raison de ses choix épistémologiques sur le comportement humain, a pourtant donné naissance à des modèles intellectuels dont la mise en pratique devait signifier un recul considérable de la réglementation.
Banquiers et financiers se rendent maître des commandes disions –nous. Affirmation qui nous renvoie à l’audition de Simon Johnson qui insiste beaucoup sur les liens entre la direction du trésor aux époques Clinton et Bush et les grands de la finance américaine comme JP Morgan et Goldman Sachs . Il ne s’agit pourtant pas de supprimer l’extériorité : il s’agit simplement d’orienter la contrainte publique dans un sens plus favorable aux intérêts de la finance. Avec notamment la garantie de ne jamais être abandonné. L’Etat, même en mondialisation, reste une structure complètement granitique . La mondialisation n’affaiblit pas les Etats : elle réoriente leurs activités. Risque systémique, accidents de liquidité et plus encore de solvabilité sont et seront pris en charge par l’extériorité. La mondialisation a pour moteur essentiel une finance qui affaisse sans doute l’Etat- Nation mais pas l’Etat lui-même. Cette remarque est essentielle pour comprendre les suites de la crise et de la globalisation.
Dans la présente situation qui est une crise de la dette entrainant une crise économique majeure, seuls les Etats ont cette capacité à endosser le deleveraging et à empêcher la panique . Pour cela, les adeptes de l’indépendance des banques centrales revoient leur copie, et voient d’un bon œil la mesure générale d’extinction de la dette par mise en place progressive de la machinerie inflationniste . Et si les dette privées se transforment rapidement en nouvelles dettes publiques, celle-ci seront d’autant plus soutenables que l’inflation sera forte . Les Etats – même en globalisation- resteront la structure granitique des sociétés humaines. La monnaie privée, la fin du système à réserve fractionnaire chère aux libéraux n’est probablement pour demain. Mais dans le même temps la question est de savoir si à la faveur de la crise il y aura durcissement de la régulation comme ce fût le cas dans les années 30.
Il est possible d’en douter sérieusement tant le débat public s’est enraciné sous le registre des « dysfonctionnements ». A entendre les locataires de la contrainte publique , il ne s’agit que de réorienter quelques comportements abusifs : ceux des agences d’évaluation , ceux des traders cupides qui ne connaissent que les bonus, ceux de leurs patrons qui se noient dans les délices des effets de levier et initient un capitalisme sans capitalistes, ceux même des instances transversales telle l’IASB (« International Accounting Standard Board ») qui se serait trompée- avec sa norme IAS39- sur le principe de la « fair value »,etc. D’autres questions plus fondamentales pourraient être débattues : le poids relatif, extravagant, de la finance dans l’économie , la spéculation sur les matières premières par des acteurs étrangers aux secteurs correspondants , la spéculation sur les produits agricoles, hautement déstabilisatrice des agricultures du monde ,etc. Mais surtout, et plus concrètement, il faut compartimenter, cloisonner les marchés financiers à l’instar des cales de navire que l’on divise afin d’éviter les risques de naufrage en cas d’accident. A l’instar aussi des circuits électriques que l’on partitionne et que l’on équipe de coupes- circuits et de fusibles .Les croyances collectives ne sont pas encore prêtes et l’idéologie de la liquidité absolue prédomine encore. Il est vrai qu’elle est aussi en congruence avec celle de « l’individu souverain » et la globalisation comme liberté. Bref, au-delà des effets d’annonce ,la finance tient encore bien les commandes de l’extériorité. Seule la puissance dévastatrice de la crise au cours des années 2010 permettra – peut-être – de se poser les questions qui aujourd’hui encore, dérangent .