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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 08:50

 le texte suivant constitue le résumé de mon intervention au colloque organisé à l'Assemblée Nationale par l'Association Pour un Débat sur le Libre Echange:

       "Protéger les intérêts économiques de la France : quelles propositions?"        

 

                

La mondialisation s’accompagne, pour presque tous les pays, de soldes extérieurs de plus en plus éloignés de l’équilibre. Parmi toutes les causes qui expliquent ces déséquilibres extérieurs, il y a aussi, au delà des taux de change- fixés soit administrativement soit  par le marché- le mode de gestion de la monnaie. Et, de ce point de vue, la monnaie peut, soit devenir la base d’une gigantesque pyramide d’endettement, soit être un objet, victime heureuse de ce qu’on appelait il y a bien longtemps, la répression financière. Tout dépendra ici du taux de l’intérêt réel, et de l’attitude des Etats vis-à-vis de l’organisation des systèmes financiers.

Lorsque les Etats font valoir la répression financière – ce qui était le cas de nombre de pays dont la France jusqu’au début des années 80 – la dette publique, lorsqu’elle existe, est sous contrôle. Les banques centrales, alimentant à coût nul les Trésors , ils ne sont gênés par aucun service de la dette étouffant l’investissement public, généralement modernisateur d’une économie, donc de son efficacité productive. Ainsi dans les décennies 50 et 60, la France pouvait à la fois financer la guerre d’Algérie, les plans de développement correspondants (par exemple le Plan de Constantine), une ambition spatiale et nucléaire, une gigantesque modernisation de son système éducatif, etc.

La même répression financière, développant des taux d’intérêts réels négatifs, permettait un investissement industriel plus aisé et une politique du logement fort ambitieuse. Avec  même la possibilité d’accéder à la propriété -pour les « baby boomers »-  dans des conditions qui feraient rêver les classes moyennes d’aujourd’hui. Avec aussi – il est vrai - en contrepartie, un contrôle des changes interdisant la fuite de capitaux cherchant à échapper à la répression financière.

Mais la répression financière, supposait aussi des gouverneurs de banques centrales dont le statut se ramenait à celui de simple préfet obéissant. Et cette obéissance était associée à celle du système bancaire lui-même en situation de subordination. Parce que la financiarisation était de fait interdite, les bilans bancaires ne se gonflaient pas artificiellement d’actifs, contrepartie de patrimoines plus ou moins fictifs. A l’époque, le bilan d’une grosse banque n’était pas beaucoup plus lourd que celui d’une grosse entreprise industrielle, et les capitaux propres étaient d’importance comparable. Pas comme aujourd’hui, avec une BNP dont l’actif est plus gros que le PIB de la France, alors que celui de Total se monte à moins de  7% du PIB français.

Lorsque les Etats sifflent la fin de la répression financière ( Loi du 3 janvier 1973 s’agissant de la France), ils risquent de s’endetter sérieusement puisque la gestion de la dette passe par le mode marché et non plus par celui de  l’autorité. Les banques centrales (176 aujourd’hui) deviennent toutes indépendantes et les gouverneurs devenus puissants dans leurs objectifs de garantir la stabilité monétaire, invitent les Etats à s’adresser exclusivement aux banques pour obtenir des prêts. Le système bancaire n’est plus en situation subordonnée et voit dans les Etats un simple partenaire de marché. Fini le temps où il devait respecter des planchers de bons du Trésor, avec contrôle journalier du respect des dits planchers par le ministère des finances. Fini également le temps où les Etats maitrisaient des taux de change aujourd’hui abandonnés au seul marché.

La fin de la répression financière est lourde de conséquences.

L’investissement public devient extrêmement coûteux puisqu’il faut payer un taux désormais positif. La fin de la répression financière est aussi la fin de l’âge d’or des investissements publics, dont on aurait tant besoin aujourd’hui : ils se sont sublimés en rentes improductives.

Mais surtout, la fin de la répression financière correspond curieusement à une augmentation vertigineuse de la création monétaire : la légendaire « planche à billets » devient interdite pour les Etats réputés mauvais gestionnaires, mais pas pour les banques qui -elles -seraient infiniment plus responsables.  Et il est vrai que désormais protégées par des gouverneurs de banques centrales garants de la stabilité monétaire, il devient intéressant de développer- en aval de la « planche à billets » académiquement désignée par l’expression de « multiplicateur du crédit »  - une immense machine à fabriquer de la dette, c'est-à-dire des actifs désormais stockables, en ce qu’ils ne sont plus rognés par de l’inflation. Parce que réputés sûrs, il faut gorger les bilans bancaires d’actifs de toutes sortes et se munir de capitaux propres modestes pour augmenter l’effet de levier et le profit actionnarial. D’où le gonflement vertigineux d’actifs, avec des patrimoines qui augmentent beaucoup plus vite que la richesse réellement produite. Pour ne donner qu’un exemple dans la décennie 2000, le PIB français augmente en moyenne de 28 Milliards d’euros par an, tandis que les seuls actifs financiers augmentent à un rythme 10 fois plus élevé (649 milliards d’euros).

Le temps de la banque monumentale -  véritable danger public car plus grosse que les Etats -  est ainsi arrivé.

La fin de la répression financière est ainsi le début de celle des Etats,  lesquels, pour certains d’entre-eux, vont s’embourber dans une monnaie unique ajoutant à leur propre répression. Et à celle de l’économie réelle, car à la banque monumentale se trouvera associée une industrie devenue le plus souvent famélique. Pour ne donner qu’un chiffre, la base industrielle de la France qui nourrissait 30% de son PIB au début des années 80, n’en nourrit plus que 13% aujourd’hui.

Désormais, des Etats, en particulier ceux de l’euro-zone, vont aussi perdre leur politique de change, ce qui signifiera qu’il devient impératif pour tous de s’aligner sur le « meilleur », pour tenter d’équilibrer les comptes extérieurs, et empêcher que certains –les « meilleurs » -  ne viennent siphonner la demande interne des « moins bons » . Opération héroïque, car baisse des taux, et taux de change unique ,  autorisés par la monnaie unique invitent- rationnellement lorsque l’on est déjà pas très bon - à ne pas s’améliorer, et à seulement s’enivrer   d’une « monnaie de réserve à l’américaine » : Grèce, Portugal, Espagne, mais aussi la France sont amenés – par le marché- à faire des choix délaissant plutôt l’industrie (il devient impossible comme naguère de se protéger par une dévaluation) et privilégiant plutôt l’immobilier (faiblesse des taux avec forte incitation bancaire attisée par les vertus de la planche à billets), et les services , notamment la Grande Distribution, grande bénéficiaire de la monnaie unique et de la mondialisation, et faiseuse du miracle/mirage d’une consommation populaire rapidement croissante. Un grec muni d’euros devient ainsi, l’équivalent d’un américain muni de dollars. De quoi implanter cet importateur pur qu’est Wall-Mart à Athènes.

Sans l’outil du taux de change, les comptes extérieurs deviennent  de plus en plus déséquilibrés : les « meilleurs »- les allemands- le seront de plus en plus, et les « moins bons »- les grecs-  seront de moins en moins bons. Même la France connait un déséquilibre de plus en plus incontrôlable : sa balance commerciale encore excédentaire au début des années 2000, risque cette année de frôler les 70 milliards d’euros de déficit.

Le temps de la grande crise siffle la fin de la récréation – les patrimoines, par effet boursier d’une prise de conscience,  cessent de s’éloigner sans limites de la richesse réelle-  et l’impérieuse nécessité pour les Etats de reprendre le pouvoir qu’ils ont imprudemment laissés à ce qui est devenu une fort dangereuse industrie financière.

La gestion de l’inéluctable effondrement du gigantesque château de cartes financier passe par le rétablissement de l’autorité monétaire : la fin de l’indépendance des banques centrales, le financement direct des Trésors par ces dernières, la renationalisation de la dette publique désormais nourrie par la forte épargne des ménages, l’amaigrissement considérable des bilans bancaires, le rétablissement des planchers de bons du Trésor,  et  la maitrise des taux de change. Cela ne signifie pas nécessairement la fin de l’euro-zone, mais au moins le passage de la monnaie unique à la monnaie commune.

Mais cela signifie surtout un accord international visant ce que Keynes recherchait avec son bancor en 1944 : un monde où les équilibres des échanges extérieurs de chaque participant est recherché, notamment- mais pas uniquement- par des procédures de modification des taux où – à intervalles réguliers - le « meilleur » se trouve juridiquement obligé de réévaluer et le « moins bon », juridiquement obligé de dévaluer. Le commerce international n’est pas une guerre et les échanges se doivent de viser- autant que possible-  l’équilibre.

La dé mondialisation n’est pas la fin du libre commerce international, elle n’est que l’outil empêchant l’humanité de connaître de forts grosses déconvenues.

                                                                                               Jean Claude Werrebrouck

 

 

 

 

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commentaires

B
<br /> Les bourses tombent de Charybde en Scylla.<br /> <br /> Les banques pourraient avoir besoin de 4000 milliards de dollars, selon la BRI.<br /> <br /> <br /> Le secteur bancaire a été malmené alors que la recapitalisation de certaines banques européennes est désormais présentée comme inévitable. De plus, le spectre de l’assèchement de crédit a rejailli.<br /> Les banques européennes pourraient faire face à des besoins de liquidités à court terme d’au moins 4000 milliards de dollars, selon une étude de la Banque de règlements internationaux (BRI) rendue<br /> publique il y a une semaine, mais passée inaperçue.<br /> <br /> En France, le président de l’Autorité des marchés financiers a parlé de «situation très, très préoccupante» et s’est inquiété d’un «risque de crise systémique» ­capable de faire plonger toute la<br /> ­planète dans la récession.<br /> <br /> Source : Le Temps, samedi 24 septembre 2011.<br /> <br /> http://81.27.130.64/economie_finance<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Vendredi 23 septembre 2011 :<br /> <br /> «Risque de crise systémique», estime Jean-Pierre Jouyet.<br /> <br /> Le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) Jean-Pierre Jouyet a parlé vendredi de «situation, très très préoccupante» sur les marchés et s'est inquiété d'un «risque de crise<br /> systémique» capable de faire plonger toute la planète dans la récession.<br /> <br /> «Nous sommes dans une situation mondiale de crise» avec, «devant nous, un risque de crise systémique», c'est-à-dire d'un effondrement de l'ensemble du système économique mondial, a relevé<br /> Jean-Pierre Jouyet, interrogé sur France Inter.<br /> <br /> Cette situation est due à « un endettement au Japon très fort, des déséquilibres américains qui sont extrêmement profonds malgré des plans de relance qui ne donnent pas de grand résultat, et, en<br /> Europe, à la crise des dettes souveraines », a expliqué l'ancien secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.<br /> <br /> «Nous devons prendre des mesures urgentes au niveau international», a-t-il ajouté, en espérant que «les Européens, les Américains et le Fonds monétaire international (FMI) vont au moins arriver à<br /> émettre un diagnostic partagé».<br /> <br /> «Ce qu'attendent les marchés», a-t-il insisté, «c'est d'y voir un peu plus clair».<br /> <br /> «On est dans une situation d'une crise d'endettement qui, en 2008, était caractérisée par une montée de la dette privée et qui, aujourd'hui, est caractérisée par une montée de dettes publiques, de<br /> déficits publics et de déséquilibres dans toutes les économies mondiales», a-t-il résumé.<br /> <br /> «Il se trouve que l'Europe est l'épicentre de cette crise». «On n'est pas dans une situation meilleure qu'en 2008», a-t-il mis en garde.<br /> <br /> http://www.20minutes.fr/ledirect/793030/risque-crise-systemique-estime-jean-pierre-jouyet<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Jeudi 22 septembre 2011 :<br /> <br /> Le fonds américain Pimco pense que les banques françaises menacent l'Europe.<br /> <br /> Les banques françaises, attaquées sur les marchés, menacent de faire basculer toute l'Europe dans la récession, estime jeudi l'un des deux cogérants du très influent fonds américain Pimco.<br /> <br /> "Il y a tous les signes d'une panique des investisseurs institutionnels envers les banques françaises", écrit le directeur général du fonds obligataire, Mohamed El-Erian, sur le site du Financial<br /> Times.<br /> <br /> "Si cela dure, les banques n'auront d'autre choix" que de rétablir leurs équilibres financiers "d'une manière drastique et désordonnée", juge M. El-Erian, ajoutant que les particuliers pourraient<br /> alors être tentés de suivre les investisseurs institutionnels. "L'Europe serait alors précipitée dans une crise bancaire ouverte, provoquant de manière certaine une autre récession", selon lui.<br /> <br /> Les banques françaises sont attaquées depuis plusieurs jours sur les marchés, certains investisseurs estimant qu'elles sont fragiles face à la crise de la dette souveraine et qu'elles devraient<br /> être recapitalisées.<br /> <br /> http://www.boursorama.com/actualites/le-fonds-americain-pimco-pense-que-les-banques-francaises-menacent-l-europe-9ff355f3c9243217677d5f8f0f0577e9<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Kenneth Rogoff : "Un fort défaut de paiement en Grèce et au Portugal est inévitable."<br /> <br /> http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/interview/0201651040188-kenneth-rogoff-un-fort-defaut-de-paiement-en-grece-et-au-portugal-est-inevitable-222442.php<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Mercredi 21 septembre 2011 :<br /> <br /> La Grèce fera défaut mais ne quittera pas la zone euro (agence de notation Fitch).<br /> <br /> La Grèce, embourbée dans la crise de la dette, va se retrouver en défaut de paiement mais ne quittera pas la zone euro, car les coûts d’une telle décision seraient trop élevés non seulement pour<br /> Athènes mais pour l’ensemble de l’Europe, a indiqué mercredi Fitch.<br /> <br /> « Fitch s’attend à ce que la Grèce se retrouve en défaut de paiement, mais le pays ne va pas quitter la zone euro », a indiqué l’agence de notation dans une étude.<br /> <br /> « Si la Grèce quittait la zone euro, cela établirait un précédent qui pourrait mortellement déstabiliser l’ensemble de la zone euro », a ajouté l’agence, qui a attribué une note de dette à long<br /> terme « CCC » à la Grèce, soit un émetteur présentant un véritable risque de non-remboursement.<br /> <br /> « L’implication du secteur privé qui a été convenue en juillet signifie qu’il y aura un échange de titres de dettes par les grandes banques détentrices de dette grecque. Nous estimons que cela<br /> équivaut à un défaut de paiement », a expliqué à l’AFP Douglas Renwick, analyste à Fitch.<br /> <br /> En juillet, des banques et assureurs créanciers de la Grèce, membres de l’Institut de la finance internationale (IIF), ont offert à Athènes de réduire volontairement leurs prétentions afin d’aider<br /> le pays à sortir de la crise économique, une mesure qui les obligerait à renoncer à 20% des montants prêtés, selon les analystes.<br /> <br /> Même avec une implication du secteur privé, prévue par le nouveau plan de soutien à la Grèce, le niveau d’endettement d’Athènes sera encore « extrêmement élevé », a prévenu M. Renwick.<br /> <br /> Le Fonds monétaire international (FMI) a en effet fortement relevé mardi le pic de la dette publique de la Grèce à 189 % du produit intérieur brut (PIB) en 2012, contre 172 % auparavant.<br /> <br /> La projection de déficit a aussi été révisée à 8 % du PIB, contre 7,6 % auparavant.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Mardi 20 septembre 2011 :<br /> <br /> Union Européenne : Bruxelles juge une recapitalisation des banques « peut-être nécessaire ».<br /> <br /> Une nouvelle recapitalisation des banques européennes sera « peut-être nécessaire » en raison de l’aggravation de la crise de la dette, a déclaré mardi le commissaire européen chargé de la<br /> Concurrence, Joaquin Almunia lors d’une conférence de presse.<br /> <br /> Il va proposer d’étendre les règles mises en place par la Commission en 2008 et 2009 pour permettre aux gouvernements d’apporter une aide publique à leur secteur bancaire.<br /> <br /> « Malheureusement, avec l’aggravation de la crise des dettes souveraines, de nouvelles banques auront peut-être besoin d’être recapitalisées » en plus des neuf qui n’ont pas réussi les tests de<br /> résistance des banques effectués en juillet, a dit M. Almunia.<br /> <br /> Dans ces circonstances, « je vais proposer cette année de prolonger les règles autorisant les aides d’Etat » mises en place en 2008-2009, « afin de permettre aux gouvernements de continuer à aider<br /> publiquement leurs banques au-delà de 2011″, a-t-il annoncé.<br /> <br /> Ce recours au financement public doit intervenir « en dernier recours », a-t-il mis en garde, encourageant les banques à se « financer sur les marchés et à prendre toutes les mesures possibles,<br /> comme la vente de filiales et la limitation des dividendes, avant de se tourner vers le soutien public ».<br /> <br /> « J’aurais préféré qu’on revienne plus tôt aux règles normales » de concurrence, « et c’était mon intention jusqu’à cet été. Mais la situation à laquelle nous sommes confrontés plaide pour une<br /> prolongation du régime existant » permettant aux Etats d’aider leurs banques, a-t-il expliqué.<br /> <br /> http://www.boursorama.com/actualites/ue-bruxelles-juge-une-recapitalisation-des-banques-peut-etre-necessaire-7ec7672092fe85e50bc9c5b7ee1c4f52<br /> <br /> En clair :<br /> <br /> Contribuables européens, préparez-vous à payer.<br /> <br /> Contribuables, vous allez payer pour recapitaliser les banques européennes.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Geachte meneer Werrebrouck<br /> Votre texte est particulièrement limpide et va au coeur du problème. Il mérite d'être amplement diffusé afin de contribuer à une prise de conscience générale du problème causé par la domination de<br /> la finance sur les économies et les sociétés occidentales.<br /> Me permettriez-vous que j'en fasse une traduction en Néerlandais? Le débat sur la crise, ici aux PB, reste désespérément circonscrit par les axiomes de la pensée néo-lib'; il est grand temps<br /> d'ouvrir la fenêtre.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Merci pour votre trop aimable commentaire. Oui, bien sûr, je ne vois pas d'inconvénient à la traduction en néerlandais. Dites moi simplement dans quel média vous comptez publier mon intervention.<br /> <br /> <br /> Je vous souhaite une excellente journée.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> Le fédéralisme européen, c’est du pipeau.<br /> <br /> Premier exemple : les Etats européens du Nord ne veulent pas payer pour porter le budget de l’Union Européenne à 1,11 % du PIB de l’Union Européenne.<br /> <br /> Pour la période 2014-2020, les Etats européens du Nord veulent que le budget européen reste à seulement 1 % du PIB de l’Union Européenne. Je dis bien : 1 % du PIB.<br /> <br /> Deuxième exemple : les Etats européens du Nord ne veulent pas la création d’euro-obligations.<br /> <br /> Les Etats européens du Nord ne veulent pas payer un taux d’intérêt supérieur au taux d’intérêt qu’ils paient aujourd’hui.<br /> <br /> 1- Angela Merkel déclare qu’elle est contre les euro-obligations : « Les euro-obligations seraient une erreur absolue. Pour avoir des taux d’intérêt communs, il faut des niveaux de compétitivité<br /> similaires et des situations budgétaires similaires. On n’arrive pas à cela en mettant en commun des dettes. »<br /> <br /> http://www.latribune.fr/depeches/reuters/les-euro-obligations-seraient-une-erreur-absolue-dit-merkel.html<br /> <br /> 2- Le Premier ministre autrichien Werner Faymann déclare qu’il est contre les euro-obligations : « Austrian Chancellor Werner Faymann joined Germany and France in rejecting common euro-area bonds<br /> and said a centralized economic government for the region is unrealistic because it would require a treaty change. »<br /> <br /> 3- Le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen déclare qu’il est contre les euro-obligations : « Jyrki Katainen a par ailleurs répété l’opposition de son pays, qui bénéfice d’une notation<br /> triple-A, à la création d’euro-obligations. »<br /> <br /> 4- Le Premier ministre estonien Andrus Ansip déclare qu’il est contre les euro-obligations :<br /> <br /> Ansip : Estonia does not support Euro-bonds. “We see very high moral risks involved in the Euro-bonds,” said Ansip at the Government press conference on Thursday. According to him, it would be<br /> difficult to explain why the should countries that have kept their financial affairs in order – and can thus get funds from financial markets at cheaper prices – sacrifice anything for the<br /> countries where financial matters are not in order. He added that if all Euro area countries would be made dependent on one single interest rate, some countries would see the interest rate increase<br /> from the current level while others would see theirs fall.<br /> <br /> 5- La Slovaquie opposée aux euro-obligations. La Slovaquie a rejoint vendredi 10 décembre 2010 l’Allemagne et la France dans leur opposition à l’idée d’euro-obligations pour aider la zone euro à<br /> sortir de la crise. « Moi, je dis non. Cela pourrait constituer une étape évidente vers une union budgétaire », a déclaré le ministre slovaque des Finances Ivan Milkos au journal SME.<br /> <br /> 6- Le Premier ministre des Pays-Bas Mark Nutte déclare qu’il est contre les euro-obligations : « Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré mardi 16 août 2011 ne pas être en faveur de<br /> l’idée d’euro-obligations («eurobonds») ou d’un renforcement du fonds de sauvetage européen, et préfère des sanctions automatiques contre les mauvais élèves de la zone euro. »<br /> <br /> Ces six exemples montrent une chose très importante : les six Etats européens riches sont contre les euro-obligations, car les Etats européens riches ne veulent pas payer un taux d’intérêt<br /> supérieur au taux d’intérêt qu’ils paient aujourd’hui.<br /> <br /> Autrement dit : les six Etats européens du Nord ne veulent pas payer pour sauver les Etats européens périphériques.<br /> <br /> Conclusion numéro 1 : les égoïsmes nationaux, ça existe.<br /> <br /> Conclusion numéro 2 : la solidarité européenne, ça n’existe pas.<br /> <br /> Conclusion numéro 3 : ceux qui parlent de « fédéralisme européen » croient au père Noël.<br /> <br /> Arrêtons de croire au père Noël.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Ces deux derniers jours, deux sondages ont été publiés en Allemagne et en France.<br /> <br /> Ces deux sondages sont explosifs.<br /> <br /> Vendredi 16 septembre 2011 :<br /> <br /> 66 % des Allemands sont contre l’aide à la Grèce et aux autres Etats surendettés.<br /> 60 % des Allemands pensent que l’Allemagne n’a plus rien à gagner à rester dans l’Union Européenne.<br /> <br /> http://www.faz.net/artikel/C30638/europas-schuldenkrise-82-prozent-halten-merkels-rettungspolitik-fuer-falsch-30687564.html<br /> <br /> Zwei Drittel der Deutschen (66 Prozent) sprechen sich gegen Hilfen für Griechenland oder andere Staaten in der Schuldenkrise aus. Nur 34 Prozent bejahten die Frage, ob es richtig sei, Griechenland<br /> und anderen Ländern mit dem Euro-Rettungsfonds zu helfen.<br /> Nur 40 Prozent sind zudem der Ansicht, dass Deutschland trotz aller Risiken nach wie vor von der Europäischen Union (EU) profitiert. 60 Prozent sehen das anders.<br /> <br /> Deux tiers des Allemands (66 pour cent) se sont prononcés contre l’aide à la Grèce et aux autres pays subissant une crise de la dette. Seulement 34 pour cent ont répondu qu’ils étaient pour aider<br /> la Grèce et d’autres pays en utilisant le fonds de sauvetage européen.<br /> Seuls 40 pour cent des Allemands pensent que l’Allemagne, malgré les risques, gagne à rester dans l’Union européenne (UE). 60 pour cent pensent le contraire.<br /> <br /> Samedi 17 septembre 2011 :<br /> <br /> Les Français hostiles à l’augmentation de l’aide française à la Grèce : 68 % des Français la désapprouvent.<br /> <br /> http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/09/17/les-francais-hostiles-a-l-augmentation-de-l-aide-francaise-a-la-grece_1573849_3214.html#ens_id=1268560<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Les Français hostiles à l'augmentation de l'aide française à la Grèce : 68 % des Français la désapprouvent.<br /> <br /> Les Français désapprouvent largement (68 %) l'augmentation de la contribution financière de 15 milliards d'euros de la France dans le plan d'aide à la Grèce, selon un sondage Ifop pour Dimanche<br /> Ouest-France.<br /> <br /> Si 30 % des personnes interrogées se déclarent "tout à fait" hostiles et 38 % "plutôt" hostiles à la décision de la France d'augmenter sa contribution financière, elles sont seulement 32 % à<br /> l'approuver, 5 % l'approuvant "tout à fait".<br /> <br /> Les sympathisants de gauche sont plus nombreux à soutenir le nouveau plan d'aide (42 % contre 30 % des sympathisants de droite), alors que les proches du Front national se montrent les plus<br /> hostiles (90 %).<br /> <br /> Interrogés sur les conséquences de la crise grecque, les Français estiment toutefois à une écrasante majorité (84 %) que "si la dette grecque n'est pas sauvée, les difficultés de la zone euro vont<br /> s'accroître dangereusement". D'autre part, ils sont 87 % à estimer que l'argent prêté à la Grèce est de l'argent perdu parce que la Grèce ne pourra jamais le rembourser.<br /> <br /> En mai 2010, deux tiers des Français s'étaient déclarés favorables à une aide française pour parer à la crise traversée par la Grèce au nom de la solidarité européenne (66 %), rappelle l'Ifop qui<br /> note "un revirement de l'opinion publique".<br /> <br /> En décembre 2010, 69 % des Français avaient approuvé l'aide financière à la Grèce et à l'Irlande et en juin 2011, ils étaient 59 % à approuver l'aide financière à la Grèce, selon la même<br /> source.<br /> <br /> http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/09/17/les-francais-hostiles-a-l-augmentation-de-l-aide-francaise-a-la-grece_1573849_3214.html#ens_id=1268560<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Jeudi 15 septembre 2011 :<br /> <br /> Angela Merkel déclare qu'elle est contre les euro-obligations : "Les euro-obligations seraient une erreur absolue. Pour avoir des taux d'intérêt communs, il faut des niveaux de compétitivité<br /> similaires et des situations budgétaires similaires. On n'arrive pas à cela en mettant en commun des dettes."<br /> <br /> http://www.latribune.fr/depeches/reuters/les-euro-obligations-seraient-une-erreur-absolue-dit-merkel.html<br /> <br /> Le Premier ministre autrichien Werner Faymann déclare qu'il est contre les euro-obligations : "Austrian Chancellor Werner Faymann joined Germany and France in rejecting common euro-area bonds and<br /> said a centralized economic government for the region is unrealistic because it would require a treaty change."<br /> <br /> http://www.bloomberg.com/news/2011-08-23/austria-s-faymann-rejects-euro-bonds-echoing-merkel-criticism.html<br /> <br /> Le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen déclare qu'il est contre les euro-obligations : "Jyrki Katainen a par ailleurs répété l'opposition de son pays, qui bénéfice d'une notation triple-A, à<br /> la création d'euro-obligations."<br /> <br /> http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE77M0R420110823?pageNumber=1&virtualBrandChannel=0<br /> <br /> Le Premier ministre des Pays-Bas Mark Nutte déclare qu'il est contre les euro-obligations : "Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré mardi 16 août 2011 ne pas être en faveur de l'idée<br /> d'euro-obligations («eurobonds») ou d'un renforcement du fonds de sauvetage européen, et préfère des sanctions automatiques contre les mauvais élèves de la zone euro."<br /> <br /> Ces quatre exemples montrent une chose très importante : les Etats européens riches sont contre les euro-obligations, car les Etats européens riches ne veulent pas payer un taux d'intérêt supérieur<br /> au taux d'intérêt qu'ils paient aujourd'hui.<br /> <br /> Autrement dit : les Etats européens du Nord ne veulent pas payer pour sauver les Etats européens périphériques.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Mercredi 14 septembre 2011 :<br /> <br /> Grèce : la banque ATEbank solliciterait une aide.<br /> <br /> La banque ATEbank, contrôlée par l'Etat grec, a annoncé mercredi que si les retraits continuaient, elle aurait recours à l'Assistance d'urgence à la liquidité (ELA).<br /> <br /> L'Assistance d'urgence à la liquidité (Emergency Liquidity Assistance, ELA) est une des options à la disposition de la zone euro pour maintenir les banques grecques à flot au cas où le pays ferait<br /> défaut sur sa dette souveraine.<br /> <br /> La banque centrale européenne (BCE) la définit comme un soutien des banques centrales dans « des circonstances exceptionnelles et au cas par cas à des marchés ou des institutions temporairement à<br /> court de liquidité. »<br /> <br /> Les prêts sont attribués à la discrétion des banques centrales nationales bien qu'ils doivent être approuvés par la BCE.<br /> <br /> ATEbank a annoncé une baisse de 12,5 % sur un an des dépôts lors de ses résultats du premier semestre.<br /> <br /> Grèce : taux des obligations à un an : 141,800 %. Record historique battu.<br /> <br /> http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND<br /> <br /> Grèce : taux des obligations à 2 ans : 74,488 %.<br /> <br /> Grèce : taux des obligations à 5 ans : 29,824 %. Record historique battu.<br /> <br /> Grèce : taux des obligations à 10 ans : 25,680 %. Record historique battu.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Mercredi 14 septembre 2011 :<br /> <br /> L'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé d'un cran la note des banques Société Générale et Crédit Agricole mais n'a pas touché à celle de BNP Paribas, selon un communiqué publié mercredi,<br /> confirmant une rumeur qui circulait depuis dimanche.<br /> <br /> Dans le cas de Crédit Agricole SA, dont la note passe de "Aa1" à "Aa2", la décision est liée à l'exposition à la Grèce, tandis que dans celui de Société Générale, dont la note est rétrogradée de<br /> "Aa2" à "Aa3", la révision tient à la réévaluation de l'aide que pourraient fournir les pouvoirs publics en cas de crise grave.<br /> <br /> En revanche, elle a maintenu la note de BNP Paribas, qui est toutefois toujours placée "sous surveillance négative", ce qui signifie qu'elle n'est pas à l'abri d'une dégradation.<br /> <br /> L'agence avait annoncé mi-juin qu'elle pourrait abaisser la note de ces trois banques du fait de leur exposition à la Grèce.<br /> <br /> Dans le cas du Crédit Agricole, Moody's juge que si le groupe affiche des ressources en fonds propres "considérables" pour absorber des pertes potentielles liées à la Grèce, son exposition<br /> elle-même "est trop importante pour correspondre aux notes actuelles" de la banque.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Mardi 13 septembre 2011 : l’Italie a lancé un emprunt à 5 ans. L’Italie a dû payer un taux d’intérêt de 5,60 %. Les taux sont en hausse : c’était 4,93 % lors de la précédente émission.<br /> <br /> En outre, l’Italie a lancé un emprunt à 7 ans. L’Italie a dû payer un taux d’intérêt de 5,59 %. Les taux sont en hausse : c’était 4,95 % lors de la précédente émission.<br /> <br /> Enfin, l’Italie a lancé un emprunt à 9 ans. L’Italie a dû payer un taux d’intérêt de 5,49 %. Les taux sont en hausse : c’était 3,58 % lors de la précédente émission.<br /> <br /> Grèce : taux des obligations à un an : 134,585 %. Record historique battu.<br /> <br /> http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND<br /> <br /> Grèce : taux des obligations à 2 ans : 76,734 %. Record historique battu.<br /> <br /> http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND<br /> <br /> Grèce : taux des obligations à 10 ans : 24,478 %. Record historique battu.<br /> <br /> http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Lundi 12 septembre 2011 : l’Italie a lancé un emprunt à 3 mois. L’Italie a dû payer un taux d’intérêt de 1,907 %. Les taux sont en hausse : c’était 1,034 % lors de la précédente émission.<br /> <br /> En outre, l’Italie a lancé un emprunt à 1 an. L’Italie a dû payer un taux d’intérêt de 4,153 %. Les taux sont en hausse : c’était 2,959 % lors de la précédente émission.<br /> <br /> Grèce : taux des obligations à un an : 117,211 %. Record historique battu.<br /> <br /> http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND<br /> <br /> Grèce : taux des obligations à 2 ans : 69,551 %. Record historique battu.<br /> <br /> http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND<br /> <br /> Grèce : taux des obligations à 10 ans : 23,544 %. Record historique battu.<br /> <br /> http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND<br /> <br /> <br />
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L
<br /> En lisant votre texte je m’aperçois à quel point pourquoi ce que vous appelez vous le passage du mode inflation au mode dette, a pu séduire nombre d’esprits rêveurs lesquels, eux, ont appréhendé la<br /> même transition sur le mode « états nations versus globalisation ».<br /> <br /> Pour ceux-là, ce que vous nommez dans le même ordre d’idée « l’état enkysté dans la finance », signifiait ni plus ni moins la disparition de l’état, cette entité honnie par toute une génération qui<br /> y voyait la source de tous les malheurs des hommes.<br /> <br /> Je comprends aussi seulement pourquoi certains, pour faire disparaître dans leur placard à barbe bleue la trop évidente et vertigineuse création monétaire par les banques privées –un cadavre qui se<br /> révélait de plus en plus encombrant au milieu du beau rêve- en sont venus à nier par principe la possibilité même d’une telle création.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Je crois que nous pensons aux mêmes personnes.<br /> <br /> <br /> je suis assez attaché aux termes que vous soulignez (Etat enkysté dans la finance et finance enkystée dans l'Etat). Mon problème est que le retour d'une finance aux ordres (finance enkystée dans<br /> l'Etat) pose beaucoup de questions qu'il faudrait étudier dans le détail: la nationalisation sur la base des institutions politiques existantes n'étant probablement pas la meilleure solution. La<br /> dessus je suis preneurs d'idées.<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Quelle différence y a-t-il entre "ce que Keynes recherchait avec son bancor en 1944" et la Charte de la Havane en cela que l'un et l'autre, si je ne m'abuse partageait au moins un même objectif<br /> avec "un monde où les équilibres des échanges extérieurs de chaque participant est recherché" ?<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> A ma connaissance il n'y a pas de de différence quant aux objectifs et c'est la raison  pour laquelle la charte de la Havane sera détournée en future OMC comme le plan White l'avait<br /> emporté sur le plan Keynes. Simplement Keynes envisageait la naissance d'un monnaie mondiale et au fond une chambre de compensations censée assurer les équilibres des échanges<br /> internationaux. Je pense que la Charte de La Havane n'envisageait pas cela.<br /> <br /> <br /> <br />

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