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Les "Echos" en date du 23 novembre nous apprend que le gouvernement aurait l'intention de mettre à contribution les banques dans le cadre de son pacte pour la compétitivité. L'idée serait de hâter sa mise en oeuvre en contournant les délais du crédit d'impôt par le biais d'un préfinancement bancaire. Ce préfinancement, d'abord imaginé par le biais d'Oséo, serait ainsi complété par un appel direct aux banques, appel assorti d'une demande de modération de taux compensé par une garantie publique.
De quoi satisaire nombre d'acteurs du jeu économique en renforçant la "machine à faire de la dette".
L'appel aux banques pour préfinancer le crédit d'impôt permet à l'Etat d'accélérer la mise en oeuvre de son pacte de compétitivité sans lui même le financer. Il pouvait accélerer les choses en acceptant un déficit plus élevé et en préfinançant lui même le crédit d'impôt. Il semble préférer être substitué par les banques, préférence qui connait évidemment un prix en termes d'allocations des ressources: celui de la différence de taux entre des obligations publiques à court terme (moins de 2% aujourd'hui) et celui qui correspondra aux prêts bancaires au titre du préfinancement du crédit d'impôt. (on évoque une plage allant de 3 à 4%) .Cette substitution avantage l'Etat et se trouve être un cadeau aux banques, cadeau payé par les entreprises qui constateront un avantage moins important que celui légitimement anticipé.
On peut s'étonner que le pacte de compétitivité retenu par les entrepreneurs politiques au pouvoir en France renforce son aspect "usine à gaz" dès lors qu'il faut concrètement agir. De fait, il résulte de choix et contraintes bien antérieures dont tout naturellement l'importance du déficit public et ses modalités de financement, dans le cadre d'une indépendance de la BCE et de celui de l'interdit de la création monétaire par les Etats. Cette péripétie ne renforcera pas non plus l'efficacité d'un pacte de compétitivité d'essence non coopérative . Les événements des dernières semaines concernant les vastes redéploiements de l'industrie automobile à l'intérieur de la zone euro sont là pour nous montrer que les pactes de compétitivité espagnol appellent d'autres pactes en Belgique ou en France qui en cumulant leurs effets entrainent l'ensemble de la zone vers l'abîme. L'échec maintenant assuré de ces pactes "usines à gaz non coopératives" va t'il déboucher sur les questions essentielles de la mondialisation et de l'euro?