Le thème de la cigale et de la fourmi est de plus en plus souvent mis en avant pour expliquer l'urgente nécessité d'en finir avec des réformes structurelles qui doivent impérativement
toucher le marché du travail.
S'il est vrai que l'Occident - à l'exception de l'Allemagne- s'est mis à consommer davantage qu'il ne produisait, et à l'inverse si les émergents se sont mis à produire davantage qu'ils ne
consommaient, ce n'est pas en raison de l'apparition d'une paresse soudaine chez les uns et d' un dynamisme accru chez les autres. Les lecteurs de ce blog savent que le phénomène résulte
tout simplement d'un redéploiement de l'accumulation du capîtal, ce qu'on appelle trop rapidement la mondialisation.
Cette mondialisation, c' est d'abord 30 années de transformations juridiques qui vont permettre la gigantesque mutation du système monétaire et financier, ce que nous appellons la
construction des "autoroutes de la finance", laquelle a permis le redéploiement du système économique réel. Sans les autoroutes de la finance, pas de délocalisations, pas de sécurité des
échanges, pas de libre circulation du capital, etc...
On sait aujourd'hui que la mondialisation fût aussi un processus de dislocation, avec l'apparition de comptes extérieurs infiniment déséquilibrés, et donc des lieux de production
(emergents) séparés de lieux de consommation ( vieux pays occidentaux).
Contrairement à ce que l'on écrit trop souvent ( Cf par exemple "Alterégoïsme" de MIchel Cicurel dans les Echos du 20 juillet) et que l'on entend trop souvent, la mondialisation n'était pas
le droit, des très pauvres des pays pauvres de s'extraire de la famine et de s'emparer des emplois non qualifiés des pays riches. Ce genre de phrase ne sert qu'à tromper et à se tromper.
Etait-il obligatoire de détruire les emplois en Occident pour en créer chez les émergents? Le développement des émergents devait-il passer obligatoirement par la dislocation de la planète?
Etait-il impensable d'envisager un développement auto centré?
Le Blog sert ausi à comprendre que les choses sont à la fois plus simples et plus complexes, et nous avons montré qu'une crise fort ancienne, celle du fordisme, devait déboucher sur des
revendications auprés des marchés politiques: une ouverture auxfins de bénéficier de conditions de productions nouvelles. Cette revendication était bien sûr aussi celle de la finance dont
sa répression par le politique empêchait son lucratif redéploiement. Elle était enfin une aubaine pour les entrepreneurs politiques des futurs émergents qui voyaient aussi une solution à
leurs propres problèmes: comment se maintenir au pouvoir en offrant des solutions aux affamés. En bref et plus simplement dit dans cette expression trop rapide mais qu'il faut méditer:
"l'alliance entre Wal-Mart et le Parti communiste Chinois".
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