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De plus en plus souvent se trouve évoquée la question de l'effritement de la rentabilité de l'assurance vie et il est vrai qu'un processus de décollecte semble s'être mis en place depuis la fin de l'hiver dernier. D'où les débats que l'on rencontre dans la presse spécialisée sur la redoutable concurrence d'un livret A dont le plafond augmente.

 Globalement il faut savoir que la matière première privilégiée de l'assuranve vie se trouve être l'OAT à 10 ans. Cette matière première est abondante et sa quantité disponible n'est que la contrepartie de la dette publique que l'Agence France Trésor doit régulièrmemt vendre pour éviter le défaut de l'Etat. Le marché de l'OAT est aussi intéressant en ce qu'il est extrèmement liquide, en raison de la taille de son émetteur (l'Etat) et relativement plus sûr que le marché des obligations corporates: l'Etat ne fait jamais faillite car il utilise la violence fiscale ou réglementaire pour survivre, alors que les entreprises n'ont que le marché pour lequel il faut se faire humble serviteur.

Lorsque le déficit public augmente, le marché de l'épargne , ici celui de l'assurance-vie, se fait prospère. En effet la quantité de matière première disponible augmente, mais son contenu qualitatif augmente lui aussi, car le taux de l'intérêt doit logiquement lui même augmenter. Quantité et qualité sont au rendez-vous, pour mettre à la disposition des épargnants un produit financier avantageux.

Lorsque, dans le cas de la zone euro, les choses se compliquent et que raisonnablement cette matière première qu'est la dette des PIGS devient dangereuse, le système financier se replie sur de la dette publique mieux réputée. Cela fait baisser les taux. Ainsi l'OAT à 10 ans n'offre que 2,24% aujourd'hui. La matière première grâce aux déficits est abondante mais la qualité baisse: plus question de s'adosser sur de la dette publique rentable mais pourrie, il faut se contenter de dette à basse rémunération.

Le plus curieux dans cette affaire, est que les actuels marchands d'assurance-vie, comptent bien que les choses vont changer grâce à l'énormité de la dette publique. Et de dire comme on peut le constater en lisant "Le Monde" du 26 septembre 2012 dans sa page "Polémique argent": la situation "ne reflète pas du tout la situation dégradée de la France, dont la dette représente 88% du PIB et qui doit réaliser globalement 100 milliards d'euros d'économies pour équilibrer ses comptes. Logiquement les taux devraient rapidement remonter,.." .

 Et l'auteur de ces lignes d'en conclure que le marché de l'assurance -vie est loin d'être mort. Comme quoi ll est des situations où la réalité se lit à livre ouvert, et il n'est pas besoin de faie appel à la théorie économique pour comprendre qu'effectivement l'industrie financière se nourrit de la dette publique. La dette publique a pour effet d'augmenter les possibilités de l'épargne.

De quoi aussi remettre le déni de la réalité au placard: les "cigales", sont d'abord les acteurs directs et indirects du système financier, qui ponctionnent de la valeur ajoutée sur le PIB. La "bonne presse" devrait parfois se méfier de phrases qui peuvent faire tomber la pomme sur la tête de Newtopn.

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