En excluant les 11 circonscriptions de l’étranger, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle permettent de projeter une image approximative de ce qui pourrait devenir les résultats de l’élection législative. Cette projection peut aussi être imaginée à partir des scénarios présentés dans notre article[1] précédent dont on se rappelle qu’ils mènent prioritairement à ce que nous avions appelé la « concurrence catastrophique » où chaque entreprise politique lance un candidat dans chacune des circonscriptions.
Dans cette hypothèse nous avions noté que cela se matérialiserait par au moins 5 candidats par circonscription, candidats ne jouant pas la carte de la cartellisation et donc une concurrence pouvant mener à des quadrangulaires ou des triangulaires. Sur la base d’une estimation d’environ 35% d’abstentionnistes, on sait que la règle des 12,5% des suffrages pour se maintenir au second tour, devient approximativement à 18-19% des suffrages exprimés. Sur cet ensemble de considérations, on peut penser que les seconds tours avec plus de 2 candidats pourraient concerner environ 80% des circonscriptions, ce qui est un fait radicalement nouveau.
Il devient alors très intéressant d’examiner les résultats du premier tour de l’élection présidentielle sous l’angle des circonscriptions parlementaires. D’où le tableau suivant :
Effectifs de circonscriptions où le candidat est arrivé en tête | Répartition en fonction des suffrages exprimés : En dessous de 25%
| Répartition en fonction des suffrages exprimés : entre 25 et 30%. | Répartition en fonction des suffrages exprimés : Plus de 30% |
EM= 230 | 71 | 117 | 52 |
FN= 216 | 18 | 105 | 83 |
LR= 52 | 22 | 22 | 8 |
FI= 67 | 12 | 26 | 29 |
D’après Le Monde du 26 avril/
Compte tenu de l’implantation locale très importante de LR, il est évident que l’échec considérable du 23 avril (52 circonscriptions où F. Fillon était en tête) sera très fortement compensé. Difficile pour autant d’imaginer la conquête d’une majorité. Mais, en retour, difficile d’imaginer moins de 150 députés.
Par contre, compte tenu de la très forte adhésion des candidats FN - il est vrai contrariée par l’absence relative de leaders locaux- il est très probable que cette entreprise politique puisse obtenir entre 100 et 150 députés.
Le mouvement FI pourrait lui rassembler près de 50 députés.
Si l’on ajoute le défunt PS pour lequel il est difficile d’imaginer le nombre de députés pouvant être obtenu, on s’aperçoit vite qu’il sera très difficile pour EM d’obtenir la majorité parlementaire. Même avec l’effet de souffle provoquée par la victoire présidentielle, on imagine mal qu’il puisse d’après notre tableau dépasser les 250 députés.
[1] http://www.lacrisedesannees2010.com/2017/04/scenarios-pour-les-prochaines-legislatives.html