Voici ce que les chefs de gouvernement pourraient déclarer, s’agissant de la régulation financière à l’issue du G20 :
Considérant qu’en septembre 2008, le monde n’a échappé que d’extrême justesse à un effondrement monétaire complet, effondrement jusqu’ici jamais rencontré dans l’histoire ;
Considérant que le dit effondrement était lié à des phénomènes spéculatifs de très grande ampleur, eux même reliés à des endettements publics et privés d’une exceptionnelle amplitude ;
Considérant que l’ensemble de la régulation financière s’est nourrie à partir d’une représentation savante erronée de la réalité des marchés financiers ;
Les chefs de gouvernement décident de faire rentrer dans le droit positif de chaque Etat ou groupes d’Etats représentés les dispositions suivantes :
1) Il est mis fin à la déspécialisation des systèmes bancaires. Chaque système national est désormais composé de banques commerciales et de banques d’investissement totalement séparées tant du point de vue juridique que du point de vue de la gestion.
2) Aucune banque qu’elle qu’en soit la nature ne peut dépasser un total de bilan représentant le 1/10 du PIB de l’Etat dans lequel elle déploie ses activités.
3) Les activités de titrisation mises en place au début des années 90 sont mises en extinction.
4) Les activités de trading ne se conçoivent que pour le compte de tiers, ce qui entraine un interdit général de ces mêmes activités pour compte propre des banques.
5) Les effets de levier sont limités aux niveaux atteints au seuil des années 2000, soit un levier indépassable de 12.
6) Les activités financières sur les marchés de taux, et sur les marchés des matières premières et des produits de base, ne sont autorisées qu’aux seuls acteurs de l’économie réelle.
7) Les activités sur les marchés de produits dérivés sont réservées aux seuls acteurs de l’économie réelle.
8) Les plus-values de court terme (moins de 1 an) sont taxées à 100% et sont internationalement redistribuées en faveur du bien commun de l’humanité. Les plus –values de long terme (5 ans et plus) sont entièrement défiscalisées.
9) Les innovations financières ne peuvent être mises en pratique sans une étude approfondie, d’une instance internationale seule habilitée à autoriser la mise sur le marché des dites innovations.
10) Le régime fiscal s’appliquant à la distribution de crédits aux entreprises voit son assiette reposer sur une incitation à l’augmentation du volume des prêts accordés.
Fait à Pittsburg ce 25 septembre 2009.
Signature des représentants des 19 pays les plus importants de la planète et du représentant de l’union européenne.
Ces imaginaires décisions, ne relèvent pas de l’utopie, et seront peut-être prises un jour….hélas trop tardivement et dans un climat – l’approfondissement de la crise aidant- beaucoup plus lourd. Ainsi va l’histoire des hommes…