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Selon l'institut Coe-Rexecode qui vient de publier une étude : "La compétititvité française en 2012" la France cesserait de perdre des parts de marchés mais se trouverait dans une position historiquement difficile en termes de compétitivité.
L'aspect le plus intéressant de l'étude consiste toutefois à révéler que si le pays avait maintenu les parts de marché qui étaient les siennes en 2000, cela correspondrait aujourd'hui à un supplément de 190 milliards d'euros de PIB. Il est difficile de vérifier un tel chiffre, tant il est vrai que nous ne disposons pas du modèle l'ayant établi. Toutefois au "doigt mouillé", sachant que le PIB se monte à 2000 milliards d'euros, et que la population en activité est de l'ordre de 25 millions de personnes, un calcul grossier nous montre que la perte de compétitivité, correspond aussi à la privation d'un peu moins de 2,5 millions d'emplois.
La perte de compétitivité de la France n'est évidemment pas une perte de productivité puisque la productivité du travail y reste l'une des meilleures au monde. Mais dans la foule des variables explicatives il y a bien sûr la variable monétaire, un euro fort, qui garantit les pays emergents de leur éventuelle sous productivité du travail. Si maintenant- et c'est le cas dans nombre de branches d'activité où le capital technique est aussi productif dans les pays émergents que dans les anciens pays développés- la productivité physique du travail s'uniformise, il n'y a plus que la variable monétaire pour compenser les inégalités de salaires et de modèle social.
De ce point de vue un euro élevé au rang de monnaie forte- aussi en raison d'une stricte indépendance de la BCE et de la gestion qui lui est idéologiquement et politiquement imposée- est une cause très importante de sous compétitivité. Un bon argument pour mettre fin au carcan de la BCE et d'exiger un financement sans limite des Etats qui ferait plonger l'euro et libérerait des moyens considérables pour l'investissement public aujourd'h ridiculement faible.
L'institut Coe-Rexecode nous rappelle ainsi sans le dire que la "drogue euro" détruit l'emploi avant de détruire l'Europe elle-même.